Oui, je pense que j'étais
dans une bulle, une très belle bulle.
Bulle de baise peut-être,
mais surtout bulle de bonheur et de plaisir.
Bulle qui m'extrayait de
mon quotidien, de mes plus ou moins petits soucis, qu'ils soient
perso, pro ou autre.
On ne s'était rencontré
en réel qu'une fois. Je pense il y a un peu plus d'un an, mais
c'était peut-être plus. Nous avions échangé par mail longtemps,
et l'occasion de se voir avait été possible, malgré la distance
qui nous sépare. La rencontre avait peu duré, deux heures en gros,
démarré autour d'un café, puis ballade en voiture, à pied à la
recherche d'un coin tranquille au bord du fleuve. Nous avions déjà
pas mal parlé. Et puis, nous avions succombé aux plaisirs des
hommes, dans la nature, puis de manière moins bucolique, au fond de
ma voiture.
On a toujours continué à
échanger sur nos vies et nos interrogations, chacun réfléchissant
à l'autre une image parfois rassurante, attentive en tous les cas,
compréhensive toujours, créant au fil du temps une certaine
complicité. Je lui écrivais il y a quelques semaines que je lui
confiais peut-être trop d'éléments intimes. Il s'en étonnait,
mais finalement, c'est sans doute auprès d'une telle personne que je
peux tout dire. Tout dire ? Non, pas tout, certes. Il y a des
choses qui ne l'intéressent pas, et je n'ai pas besoin de le
charger avec ça, mais il sait directement le fond de mes pensées
secrètes, de celles que je ne peux confier à ma femme, à mes amis,
à mes proches, car trop violentes, trop éloignées en fait par
rapport à l'image que je leur renvoie.
C'était donc la seconde
fois qu'on allait se voir. On avait prévu plus longtemps : une
nuit !! nuit d'ivresse ? De débauche ? À voir....
On a fait un bout de
route ensemble, avant d'arriver là où il avait prévu de passer le
weekend. Le temps de se retrouver, d'échanger pour une fois en réel.
Avant nos retrouvailles, on s'était parlé au téléphone, il avait
une voix enjouée, claire et ouverte, que j'avais oublié. La manière
dont il a prononcé mon prénom quand j'ai décroché m'a touché au
fond de moi : il y avait beaucoup de bienveillance, de joie
aussi, de sérénité maintenant que je le perçois avec le recul, et
peut-être d'excitation. J'ai eu envie de lui rouler une belle pelle
quand je l'ai retrouvé. Je n'ai pas osé, c'était un lieu public,
malgré la pénombre, et il n'aurait peut-être pas apprécié ?
On a fait une bonne heure de route, mais ça m'a paru très court.
Pas un moment de silence, de gène. On se retrouvait.
Une fois arrivés, il a
ouvert une bonne bouteille, j'avais amené de quoi remplir un peu nos
estomacs pour la soirée, avec un pain malheureux de mon boulanger
que j'aurais dû éviter. Après une étreinte furtive, un baiser
rapide, mais bien accueilli par votre serviteur, nous avons sifflé
la bouteille à nous deux, terminé mes victuailles, tout en devisant
de blogs, des sites de chats, des applications téléphones qu'il
utilisait, contrairement à moi, qui crains tant de laisser des
traces. Il était étonné, moi, le « vieux blogger »
comme il disait, de ne pas connaître tout ça. Il me racontait aussi
ce lieu où nous étions, et pourquoi il y était attaché, pour le
meilleur et pour le pire sans doute.
Ce fut la première
enveloppe de la bulle dans laquelle je me plongeais.
tres joliment dit .. on ressent l'atmosphere de cette rencontre .. vite la suiite !!!
RépondreSupprimerBises
O
On sent effectivement du B onheur dans ces retrouvailles :)
RépondreSupprimerVivement la suite .
Merci Christophe de passer par ici! la suite arrive...
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