dimanche 30 novembre 2014

Humeurs de première fois.

Le contact avait été pris sur un tchat. Je risquais d'être dispo un vendredi après-midi, lui aussi. On devait se confirmer, il habitait à une trentaine de kilomètres, j'avais compris qu'il pouvait venir chez moi. Vers 13h, je lui confirme que c'est ok, mais en fait ça ne l'est plus pour lui. En revanche, il peut me recevoir, si je suis sûr de repartir de chez lui avant 16h. Le temps que je mange un morceau, prenne une douche, fasse la route, ça ne nous laissera pas trop de temps, mais une bonne heure permet de faire plein de choses. En espérant que je trouve rapidement. Mais il est alléchant : pas encore quarante ans, sportif, un gabarit « standard » , une tête sympa.

Je file.

Je trouve sans difficultés. C'est un bâtiment administratif. Il doit bosser là. Il me fait entrer discrètement, vérifie que des voisins ne me voient pas. C'est une espèce de duplex, assez épuré, avec une énorme baie vitrée donnant sur une cour fermée. Sympa. Des romans traînent par-ci, par là. Je parierais qu'il est prof de français et qu'il a cours à 16h ! il doit être 14h30, on a du temps devant nous.
Il a un aspect un peu craintif, timide, un air de « me regarder par en-dessous », que j’interprète comme de la timidité. Il me demande si je veux boire quelque chose, j'accepte un verre d'eau.

Et puis, il ne perds pas de temps : « ma chambre est en haut ».
On monte donc à l'étage, il n'y a qu'un large lit, encore deux ou trois bouquins ouverts qui traînent, et deux trois trucs auxquels je ne prête pas attention.
Ce sera pourtant ça, la « première fois ».

Le type est très chaud. Très vite, ce sont baisers ardents, pelles profondes, avec langues toniques entremêlées, caresses directives et douces en même temps, mains baladeuses, tétons titillés. Très vite, nos mains sont sur les fesses de l'autre, à la recherche du doux ravins, mais aussi à caresser nos protubérances tant désirées. On se retrouve vite à poil sur ce large lit, à se bouffer, se lécher de partout. Il est plutôt bien foutu, poilu comme j'aime, une bite de bonne taille. Il me happe de sa bouche, m'engloutit, et est prêt à me faire venir en quelques minutes. Je dois limiter ses ardeurs, et prendre les choses en main, si je puis dire, me mettant à le sucer doucement, puis activement, pendant que ces mains caressent mon dos, effleurent mes fesses, se font plus engageantes sur le fond de mes fesses, commençant à insinuer un doigt, qu'il finit par rentrer délicatement, puis de toute sa longueur. Je gémis un peu, la bouche pleine, continuant à lui procurer sa caresse buccale qu'il a l'air d'apprécier. Celui que j'ai trouvé timide se révèle un expert entreprenant. Il me demande alors de m'allonger sur le ventre, ce que je fais , comprenant ce qu'il recherche. Je ne suis pas contre, et je le lui ai dit. Il continue alors son exploration anale, avec beaucoup de doigté. Mais il me fait un peu mal. Il prend alors ce qui traînait par terre, du gel (ça, ce n'est pas la première fois), et m'en badigeonne l'antre de son désir. Il continue à fouiller mon intérieur de ses doigts. Ça me plaît. Et puis, on se met en 69, on continue à s'explorer mutuellement, on s'embrasse, il me trouve très excitant, il me dit que je lui plais, et puis, je ne me souviens plus comment tout s’enchaîne, il me propose de me prendre, j'accepte s'il le souhaite, c'est dans l'ordre des choses, je suis un peu tendu, mais j'en ai envie, je suis à quatre pattes, il déroule une capote sur son sexe, il essaye d'entrer, j'ai mal, il recommence, j'ai toujours mal, je suis serré , il n'y arrive pas.
Et là, il revient à ce qui traîne par terre, prends une petite fiole, en aspire deux trois bouffées, et me le propose. Là, je me bloque.
« C'est quoi ? » Je lui demande, « du poppers » me répond-il, « t'en a jamais pris ? Ca détend », « mais c'est comme une drogue, non ? C'est dangereux pour le cœur, et autres , non ? » « non, pas en si petites quantités ». Et là, moi qui me suis juré de ne jamais prendre ce genre de trucs, je me surprends à inhaler deux, trois fois la petite fiole.
Ce n'est ni agréable, ni désagréable. Et le mec se remet à son entreprise de pénétration. C'est vrai que je sens une certaine douceur m'envahir, je suis les fesses en l'air , le dos cambré vers le bas, la tête dans l'oreiller, je le laisse faire, je suis content, ca me plait, il commence à entrer, et tout d'un coup, il y a comme une impression de chaud qui traverse tout mon corps. J'ai peur. Merde, il m'arrive un truc, là. Je dis « attention, ca va pas, j'ai chaud de partout », mais il continue, j'aime bien, je suis assez bien en fait, mais j'aurais peut-être du reprendre du popers, je ne suis pas assez détendu, encore trop fermé, il n'arrive pas à aller jusqu'au bout. Il se retire.
En fait, ce n'est pas grave. Ni pour lui, ni pour moi. Il y a plein d'autres choses pour nous faire jouir. Et on trouvera les bonnes. Puisque une demi-heure après, on avait joui ensemble, l'un sur l'autre, sur ce large lit. Avant qu'il ne reparte à ses cours ?...

Il n'a pas insisté à me sauter, à me faire reprendre de ces inhalations bizarres. Il a été plus que correct. Et c'était un après-midi chaud, une rencontre sensuelle et sex comme je les aime. Je suis prêt à retester le produit, je n'irais quand même pas en acheter. Mais si on me propose...

C'est là aussi où je me pose des questions sur moi : pourquoi m'imposer de tels interdits, quand je les viole en trente secondes, parce qu'un mec a réussi à me faire désirer d'être pris par lui ? Quels autres interdits je violerais aussi rapidement, pour satisfaire mon principe de plaisir, qui est, je le reconnais, un des principes directeurs de ma vie ?

On a dit qu'on se reverrait un de ces jours. Je vous raconterais la suite, pour l'instant, elle n'est ni vécu, et donc ni écrite.


lundi 24 novembre 2014

Enquête suite à Visite au Louvre


Quand votre fille, qui n'est pas née de la dernière pluie, lorsque vous lui avez raconté votre dernière visite au Louvre, et qu'elle parcourt votre téléphone-appareil photo-multifonctions-dont-vibreur et tombe sur ces photos, et qu'elle vous dit: " Ben, c' est quoi, ces photos? Pas ton genre pourtant?" , vous lui dites quoi?

Je crois être resté dans un vide intersidéral, avec un sourire en coin, léger sourire. 

PS: il y a de très belles choses au Louvre.J ai dû aussi lui dire ça ! 

mardi 18 novembre 2014

Bulles au téléphone

Depuis que je suis redescendu de mes bulles, mon téléphone me joue des tours. A chaque fois que je le rallume, le matin par exemple, ou après plusieurs heures d'inactivité, apparait un message vide de Mr Bulle, qu'on appelera Dyonisos, car il pourrait revenir dans d'autres posts (Et Dyonisos, dieu du vin et de la nature, pourrait aussi être le dieu des bulles, celles du champagne, que les grecs n'ont pas inventé; et pourtant, ils ont tout inventé!).
Plusieurs explications possibles: 
1. Il m'envoie un message vide, régulièrement, pour se rappeler à ma mémoire, et il ne met rien dedans, au cas où un de mes proches  tombe dessus.
2. Le téléphone est en train de se détraquer, et récupère le destinataire/émetteur du message le plus léger, à savoir ceux de Dyonisos, puisque j'ai bien pris soin d'effacer toute nos conversations et précisions de rendez-vous
3. Un hacker me joue un tour, et cherche bien à me découvrir.
4. Je fais une manip malvenue à chaque fois que j'ouvre mon tel.
5. Je ne sais pas...

C'est bizarre.
En même temps, quel que soit la raison, je trouve ça sympa. Je repars dans une bulle, et ca me fait du bien.

vendredi 14 novembre 2014

Fin de partie... et début d'une autre?

Il y a des moments étranges dans la vie , qui revêtent parfois une singulière importance . Pour moi, c'est toujours lors des demi-saisons ( de par mon ambivalence ?), en octobre ou novembre (mais aussi en mars). Un syndrome post été? Pas uniquement. En tous les cas, j'ai perdu des êtres très chers à cette période , j'ai souvent changé de boulot aussi en automne, en général pour le meilleur .
Cette année ne démentira pas ce qui précède. Mais c'est un peu différent, puisque une page de ma vie semble se fermer .
Face à cette nouvelle situation, faut-il continuer à regarder cette page qui se ferme ? Ou au contraire en ouvrir une bien belle, toute neuve, presque vierge (car à mon âge , je ne peux me considérer comme vierge de toute expérience) ? Estef en a parlé le 11 novembre : avancer sans se tourner! Oui, il faut avancer et sans doute la seconde hypothèse est la plus prometteuse! Beau défi en perspective , sachant que ces deux derniers mois ont aussi été riches en "premieres fois " quii peuvent me faire penser que je suis déjà dans cette nouvelle phase ( j'y reviendrais prochainement sur ces premières fois).

En attendant, même si le défi est enthousiasmant, quitter ce qu'on a construit professionnellement depuis plusieurs années reste difficile et un peu angoissant.

C'est là que t as besoin de bras qui t'enlacent, de tendresse infinie, de corps à corps éperdus, de réconfort! C'est curieux comme j'ai l'impression que c'est plus de chaleur physique dont j'ai besoin que de chaleur sentimentale.

mardi 11 novembre 2014

Bulle de B...(4/4)

Et puis, on remet ça.
Plus doux que la veille.

Peut-être plus sensuel. 
Je goûte son corps avec délectation.


 Et puis l'heure tourne. Je dois filer au boulot. J'ai de la route.
Dehors, il fait jour. La journée sera belle. Il me fait signe de parler doucement pour ne pas attirer l'attention, ne pas éveiller les voisins.
Je file.

Les enveloppes de la bulle vont se déchirer peu à peu, sur le chemin du retour malgré des paysages magnifiques que je traverse, magnifiés par cette belle lueur du matin, puis tout au long de la journée. Mais il me semble que j’arrive encore à rester dans la bulle et ses enveloppes pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, en dépit de situations un peu moins faciles que je dois gérer les jours suivants.
En écrivant ces lignes, je me rends compte que je me suis mis en apesanteur le temps d'une nuit. J'ai déconnecté de partout, tout en gardant quand même des connections pour faire le plein d'énergie et de bonnes ondes.
J'ai évacué du négatif, savouré du positif. Je me suis apaisé. Je pense que pour lui , cela a été similaire : évacuation de pensées lourdes, légèreté au petit matin.


Curieux finalement que passer la nuit avec un homme comme lui(moi) me(lui) permet de me(se) retrouver et d'être mieux, plus en phase avec les miens(siens).


Et maintenant, je te retrouve quand ?

dimanche 9 novembre 2014

Bulle de B....(3/4)

C'était le silence dans cette nuit, dans ce lit, hormis sa respiration puissante, c'était l'obscurité totale. J'étais concentré sur moi, sur lui. 

C'est aujourd'hui, avec le recul, que je me rends compte de ce moment particulier où je n'écoute que mon corps, avec celui de cet homme à mes côtés.
Cela fait très longtemps que je n'ai pas connu cette sensation.


Au petit matin, je l'entends se lever. Je suis dans les bras de Morphée et ne bouge pas. Je me rendors, sans vraiment me rendre compte que j'ai ouvert un œil. Je ne sais pas combien de temps il est resté debout. Il revient, vêtu d'un pull, me réveille simplement, me demande si je veux du café. Il m'apporte le petit-déjeuner au lit : biscuits, tartine beurrée et confiture, tasse de café. C'est du luxe .
Moi qui ne prends jamais le petit-dej au lit (j'ai renversé une cafetière une fois dans mon lit avec ma belle), je savoure cet instant. 


Je lui raconte son effet de chaleur de la nuit, sa respiration forte quand il dort.

Ca doit être la troisième enveloppe de la bulle.

jeudi 6 novembre 2014

Bulle de B...(2/4)

Et puis, il se faisait tard, non ? Il fallait aussi passer à autre chose, à cette exploration des corps que nous attendions avec impatience en fait.

On est passé dans une chambre. Il faisait frais, il craignait d'avoir froid. Et puis, je ne sais plus comment c'est parti, mais ça devait partir comme ça, et on s'est enlacé, tombé sur le lit, nos bouches se sont trouvées, nos corps aussi. On s'est vite retrouvé à poil, j'ai pu ré-admirer sa bite drue, longue sans être démesurée, plutôt fine, stylée en fin de compte, que ma bouche a pu apprécier à loisir tout au long de la soirée, ainsi qu'au petit matin. Il est bien foutu, un corps bien constitué, musclé sans graisse, peu poilu (apparemment, il coupe ses poils). Mes doigts fouillent un peu partout, je le retourne sur le ventre, profite de ses belles fesses. Il fait de même. Et puis, je ne sais plus trop. Il me caresse, semble aussi s'endormir dans mes bras. Je monte sur lui, je m'assois sur sa bite. A un moment, il a éteint la lumière. On a continué dans le noir (qui est totalement noir, complet, on ne distingue pas une ombre) à se caresser, s'embrasser, se sucer, se frotter avec nos corps, se bouffer les oreilles. Ce qui est curieux, c'est que je ne me souviens plus de l'ordre des choses, mais ça s'est fait, naturellement et avec bonheur. Ou peut-être que les effets du pain m’empêchaient de me concentrer calmement sur son corps ? Oui, ce fichu pain, avec trop de levure, qui me provoquaient des bulles dans le ventre. Ce n'est pas des plus érotiques, ni des plus romantiques, d'avoir des bulles dans le ventre dans des moments pareils. C'est même terrible. Je ne sais pas si il a vraiment compris sur le moment. Mais bon, il a fait comme si il ne se rendait pas compte. Et moi, j'étais content, satisfait, à profiter, à jouir du moment présent. Il a fini par jouir. Il s'est lové dans mes bras.

Et rapidement, j'ai entendu son souffle profond et régulier du sommeil réparateur.
Au bout d'un moment, je me suis levé boire un verre d'eau. Je me suis recouché à ses côtés, il m'a collé. Je me suis endormi. Quelques temps après, je me réveille transpirant. Son dos épouse mon ventre... ou mon ventre son dos, je ne sais plus. Nous avons dû dormir profondément. Il est brûlant, une centrale thermique!!!je m'éloigne donc, mais il ne me lâche pas. Toute la nuit, il me cherchera de la jambe, de son bras, de son corps. Il m'enlacera aussi.


C'était la seconde enveloppe de la bulle qui se mettait en place autour de moi.

mercredi 5 novembre 2014

Bulle de B....(1/4)

Dans une bulle, en fait.
Oui, je pense que j'étais dans une bulle, une très belle bulle.
Bulle de baise peut-être, mais surtout bulle de bonheur et de plaisir.
Bulle qui m'extrayait de mon quotidien, de mes plus ou moins petits soucis, qu'ils soient perso, pro ou autre.

On ne s'était rencontré en réel qu'une fois. Je pense il y a un peu plus d'un an, mais c'était peut-être plus. Nous avions échangé par mail longtemps, et l'occasion de se voir avait été possible, malgré la distance qui nous sépare. La rencontre avait peu duré, deux heures en gros, démarré autour d'un café, puis ballade en voiture, à pied à la recherche d'un coin tranquille au bord du fleuve. Nous avions déjà pas mal parlé. Et puis, nous avions succombé aux plaisirs des hommes, dans la nature, puis de manière moins bucolique, au fond de ma voiture.

On a toujours continué à échanger sur nos vies et nos interrogations, chacun réfléchissant à l'autre une image parfois rassurante, attentive en tous les cas, compréhensive toujours, créant au fil du temps une certaine complicité. Je lui écrivais il y a quelques semaines que je lui confiais peut-être trop d'éléments intimes. Il s'en étonnait, mais finalement, c'est sans doute auprès d'une telle personne que je peux tout dire. Tout dire ? Non, pas tout, certes. Il y a des choses qui ne l'intéressent pas, et je n'ai pas besoin de le charger avec ça, mais il sait directement le fond de mes pensées secrètes, de celles que je ne peux confier à ma femme, à mes amis, à mes proches, car trop violentes, trop éloignées en fait par rapport à l'image que je leur renvoie.

C'était donc la seconde fois qu'on allait se voir. On avait prévu plus longtemps : une nuit !! nuit d'ivresse ? De débauche ? À voir....

On a fait un bout de route ensemble, avant d'arriver là où il avait prévu de passer le weekend. Le temps de se retrouver, d'échanger pour une fois en réel. Avant nos retrouvailles, on s'était parlé au téléphone, il avait une voix enjouée, claire et ouverte, que j'avais oublié. La manière dont il a prononcé mon prénom quand j'ai décroché m'a touché au fond de moi : il y avait beaucoup de bienveillance, de joie aussi, de sérénité maintenant que je le perçois avec le recul, et peut-être d'excitation. J'ai eu envie de lui rouler une belle pelle quand je l'ai retrouvé. Je n'ai pas osé, c'était un lieu public, malgré la pénombre, et il n'aurait peut-être pas apprécié ? On a fait une bonne heure de route, mais ça m'a paru très court. Pas un moment de silence, de gène. On se retrouvait.
Une fois arrivés, il a ouvert une bonne bouteille, j'avais amené de quoi remplir un peu nos estomacs pour la soirée, avec un pain malheureux de mon boulanger que j'aurais dû éviter. Après une étreinte furtive, un baiser rapide, mais bien accueilli par votre serviteur, nous avons sifflé la bouteille à nous deux, terminé mes victuailles, tout en devisant de blogs, des sites de chats, des applications téléphones qu'il utilisait, contrairement à moi, qui crains tant de laisser des traces. Il était étonné, moi, le « vieux blogger » comme il disait, de ne pas connaître tout ça. Il me racontait aussi ce lieu où nous étions, et pourquoi il y était attaché, pour le meilleur et pour le pire sans doute.

Ce fut la première enveloppe de la bulle dans laquelle je me plongeais.