L'autre soir, Arte repassait "l'insoutenable légèreté de l'être", tiré du livre de Kundera, que je n'ai jamais lu. Je ne sais pas si le film est fidèle au livre. Toujours est-il que je me souviens avoir vu ce film à sa sortie, en avoir gardé un bon souvenir général, mais peu de souvenirs de scènes spécifiques, que Binoche m'avait impressionné (c'était le début de sa carrière en fait), et que j'avais totalement oublié le charme du principal personnage masculin (Daniel Day Lewis)
J'ai raté le début, j'ai été happé par les deux heures que j'ai vues (le film dure presque trois heures..) J'ai été séduit par le regard et le charme ravageur du héros, j'ai été étonné de la timidité quasi maladive de Binoche..je me suis dit que je n'avais rien compris au film quand je l'ai vu à sa sortie...ou alors j'avais compris autre chose...
Pour ceux qui n'ont pas vu, de façon ultra brève, le film raconte la vie d'un couple à Prague au moment du "Printemps de Prague" et de sa répression(1968) , leur expérience de vie à l'"ouest", où lui est comme un poisson dans l'eau, mais que elle, ne peut supporter, leur retour à Prague avec sa chape de plomb: comment chacun réagit à l'exercice de la(sa) liberté? au poids de l'oppression? résiste au système?
A un moment , Binoche décide donc de retourner à Prague, car elle ne sait que faire de sa liberté, elle n'arrive pas à l'apprivoiser (et ce , après une scène de pose photographique où justement elle n'arrive pas à se mettre à nu devant un appareil photo, ou si difficilement....), elle se dit"faible", et préfère devoir subir le système de son pays, qui quelque part la cadre et lui dit ce qu'il faut faire, laissant son amant-mari(je ne sais pas au juste) à l'Ouest, où lui a tout compris, et pourra s'épanouir comme une très belle fleur (au charme ravageur , je vous le dis...). Lui sait vivre et utiliser cette "légèreté de l'être" qui lui permet d'être à l'aise partout, de séduire, conquérir, de vivre, "légèreté" qui pour elle est tellement insoutenable.....
Ca m'a renvoyé pleins de choses, notamment sur la perte des repères, une fois que ceux dans lesquels on a grandi disparaissent. Je me suis dit que en 1988, date du film, j'étais à quelques mois de perdre ma mère brutalement(un repère perso qui tombe), au moment aussi où ce "rideau de fer" allait enfin tomber(un repère externe qui tombe); que 10 ans après, la perte de mon père (second repère intime qui disparait) allait coïncider aussi, à 3 ans près, avec le 11 septembre, qui nous a fait entrer dans une décennie paranoïaque(où là les repères externes sont tous mélangés); et puis, aujourd'hui, et ce depuis 2008, avec le début de la fin d'un système capitaliste qui est le nôtre, où je ne connais plus de difficultés personnelles majeures (j'ai reconstruit des repères personnels), notre monde semble se déliter autour d'évènements curieux, mais troublants pour qui n'a pas les clés (tsunami, nucléaire, monde arabe en mouvement, crise économique majeure...).
Je me disais que mon insouciance, naturelle certes, de mes 20 ans, ma "légèreté"commençait aujourd'hui à prendre du poids, à s'alourdir , et finissait par devenir quasi insupportable, insoutenable. Tout devient grave, difficile, pesant. Tout semble sérieux, on doit être responsable, tout le temps, jusqu'à nos poubelles qui doivent être triées, jusque dans nos gestes du quotidien. Je ne sais pas si c'est bien ou pas, mais , en tous les cas, j'ai l'impression que la gravité du moment casse notre légèreté, sans doute car nous n'avons pas les clés de compréhension sur ce qui nous arrive...tout comme Binoche, qui n'a pas encore les codes, les clés du monde dit "libre" pour pouvoir y vivre en toute sérénité.
Perte de repères? oui, pertes de repères personnels, perte de repères liés à notre environnement plus ou moins proche...Des pertes qui nous ébranlent, nous bousculent quand elles ne nous inquiètent pas, et qui rend la vie plus difficile, car moins compréhensible.
Dans le film, le couple finit à la campagne, loin du système soviétique, proche de la nature et des animaux...La dernière parole du personnage masculin "je suis heureux"..et puis, la fin...pour ceux qui ne la connaissent pas, on pourrait juste dire que le Bonheur ne peut-être qu'éphémère ..ou éternel. Fin plutôt pessimiste, mais les personnages ont résisté à leur environnement, on persévéré dans leurs certitudes, et leurs valeurs, et quelques part ont gagné.
Alors, persévérons dans ce que l'on croit, allons à l'essentiel, ne lâchons rien , ne cédons sur rien, allons de l'avant, dans le respect de ce à quoi on croit...
J'ai raté le début, j'ai été happé par les deux heures que j'ai vues (le film dure presque trois heures..) J'ai été séduit par le regard et le charme ravageur du héros, j'ai été étonné de la timidité quasi maladive de Binoche..je me suis dit que je n'avais rien compris au film quand je l'ai vu à sa sortie...ou alors j'avais compris autre chose...
Pour ceux qui n'ont pas vu, de façon ultra brève, le film raconte la vie d'un couple à Prague au moment du "Printemps de Prague" et de sa répression(1968) , leur expérience de vie à l'"ouest", où lui est comme un poisson dans l'eau, mais que elle, ne peut supporter, leur retour à Prague avec sa chape de plomb: comment chacun réagit à l'exercice de la(sa) liberté? au poids de l'oppression? résiste au système?
A un moment , Binoche décide donc de retourner à Prague, car elle ne sait que faire de sa liberté, elle n'arrive pas à l'apprivoiser (et ce , après une scène de pose photographique où justement elle n'arrive pas à se mettre à nu devant un appareil photo, ou si difficilement....), elle se dit"faible", et préfère devoir subir le système de son pays, qui quelque part la cadre et lui dit ce qu'il faut faire, laissant son amant-mari(je ne sais pas au juste) à l'Ouest, où lui a tout compris, et pourra s'épanouir comme une très belle fleur (au charme ravageur , je vous le dis...). Lui sait vivre et utiliser cette "légèreté de l'être" qui lui permet d'être à l'aise partout, de séduire, conquérir, de vivre, "légèreté" qui pour elle est tellement insoutenable.....
Ca m'a renvoyé pleins de choses, notamment sur la perte des repères, une fois que ceux dans lesquels on a grandi disparaissent. Je me suis dit que en 1988, date du film, j'étais à quelques mois de perdre ma mère brutalement(un repère perso qui tombe), au moment aussi où ce "rideau de fer" allait enfin tomber(un repère externe qui tombe); que 10 ans après, la perte de mon père (second repère intime qui disparait) allait coïncider aussi, à 3 ans près, avec le 11 septembre, qui nous a fait entrer dans une décennie paranoïaque(où là les repères externes sont tous mélangés); et puis, aujourd'hui, et ce depuis 2008, avec le début de la fin d'un système capitaliste qui est le nôtre, où je ne connais plus de difficultés personnelles majeures (j'ai reconstruit des repères personnels), notre monde semble se déliter autour d'évènements curieux, mais troublants pour qui n'a pas les clés (tsunami, nucléaire, monde arabe en mouvement, crise économique majeure...).
Je me disais que mon insouciance, naturelle certes, de mes 20 ans, ma "légèreté"commençait aujourd'hui à prendre du poids, à s'alourdir , et finissait par devenir quasi insupportable, insoutenable. Tout devient grave, difficile, pesant. Tout semble sérieux, on doit être responsable, tout le temps, jusqu'à nos poubelles qui doivent être triées, jusque dans nos gestes du quotidien. Je ne sais pas si c'est bien ou pas, mais , en tous les cas, j'ai l'impression que la gravité du moment casse notre légèreté, sans doute car nous n'avons pas les clés de compréhension sur ce qui nous arrive...tout comme Binoche, qui n'a pas encore les codes, les clés du monde dit "libre" pour pouvoir y vivre en toute sérénité.
Perte de repères? oui, pertes de repères personnels, perte de repères liés à notre environnement plus ou moins proche...Des pertes qui nous ébranlent, nous bousculent quand elles ne nous inquiètent pas, et qui rend la vie plus difficile, car moins compréhensible.
Dans le film, le couple finit à la campagne, loin du système soviétique, proche de la nature et des animaux...La dernière parole du personnage masculin "je suis heureux"..et puis, la fin...pour ceux qui ne la connaissent pas, on pourrait juste dire que le Bonheur ne peut-être qu'éphémère ..ou éternel. Fin plutôt pessimiste, mais les personnages ont résisté à leur environnement, on persévéré dans leurs certitudes, et leurs valeurs, et quelques part ont gagné.
Alors, persévérons dans ce que l'on croit, allons à l'essentiel, ne lâchons rien , ne cédons sur rien, allons de l'avant, dans le respect de ce à quoi on croit...
j'ai parfois comme des envies de partir ... loin de recommencer une autre vie avec mon amour ... j'ai parfois comme des envies de délestage et de paysages nouveaux - dois je y croire ou simplement rêver ?
RépondreSupprimer@bebear-beboy: je ne sais pas repondre à ta question..faut-il toujours chercher à savoir si l'herbe est plus verte ailleurs?
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