Tous les étés, j’essaye de
repasser voir des cousins que j’aime bien. Ils habitent dans un pays béni des
dieux, où malgré ma bonne connaissance des usages internes, certains codes
continuent à m’échapper. Notamment celui de la relation entre les hommes.
Au rez-de-chaussée de leur
immeuble, il y a un magasin de réparations et vente de téléphones portables.
C’est une petite boutique, toute vitrée. On y voit donc facilement de
l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur. Et à chaque fois que je passe
devant, je lance un salut poli de la tête ou de la main à l’homme qui fait
tourner l’affaire, apparemment seul.
J’avais remarqué l’été dernier un
sourire particulier, un regard interrogateur, presque coquin, mais pas tout à
fait. En tous les cas, un petit quelque chose qui semblait dire « en
es-tu ? Pourrait-on faire affaire ? ».
Mais comme il y a les cousins,
que je suis accompagné de ma petite famille, ça ne va pas plus loin. Et on n’a
jamais pu vraiment échangé.
Cet été, le jour de mon arrivée,
en allant à pied vers la place, avec mes cousins, je le croise en vélo, sans le reconnaitre. Il
me fait un clin d’œil appuyé, que je remarque, bien évidemment, mais
apparemment passé inaperçu des cousins qui discutaient et n’avaient pas vu. Je
ne l’avais pas reconnu immédiatement, et
ce n’est que quelques minutes plus tard, que je le remets.
Les jours passent.
Je passe souvent devant la
vitrine. Parfois il est là, et un échange de salut, rien de plus.
Je m’absente quelques jours.
Je reviens.
Et puis, une fin de matinée,
j’attends devant sa vitrine les cousins qui n’arrivent pas.
Il arrive. Il arbore un fier
sourire. Parce que je suis seul ?
C’est alors qu’il vient vers moi,
et pour la première fois nous échangeons : que fais-tu ? Combien de
temps restes-tu ? Où as-tu été ? Et démarre un échange très sympa,
qu’on n’avait jamais eu auparavant. Tout ça dans une atmosphère très confiante
et amicale.
Fin de l’échange, les cousins
sont là.
Impossible de savoir s’il y a
dans cet échange juste une manière sympa de nouer contact avec les visiteurs du
quartier, ou si il y a un début de jeu de séduction et de drague là-dedans. Je
ne connais pas assez les codes, et même dans une ville française, je me
poserais sans doute le même genre de questions.
Mais je me fais peut-être juste
un petit film dans ma tête.
La suite dans quelques mois ou
l’été prochain ?
Et que dit le gaydar de madame Montignac ? Souvent les femmes hétéros se piquent de savoir reconnaître les gays..,
RépondreSupprimerElle n a rien vu. Je pense qu elle n a même pas répéré cet homme .
RépondreSupprimerNom d'un petit bonhomme, en voilà une jolie amorce pour une petite fiction comme j'aime… :)
RépondreSupprimerUtilise utilise! ce serait un honneur que d'être repris par toi!
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