Je me suis souvent posé
la question sur l'origine de mon attirance pour les hommes. Pourquoi,
quand tous mes copains se retournent sur une une belle femme qui
passe devant eux, l'effet provoqué sur moi n'est pas aussi
instantané ? Pourquoi je ne vois pas dans une femme qu'une
« possibilité sexuelle », comme beaucoup d'autres hommes
le perçoivent, alors qu'aujourd'hui (et ce depuis plusieurs
années, mais peut-être pas depuis l'adolescence), quand je
croise un homme, je jauge tout de suite cette « possibilité
sexuelle » ? et si ce qu'il me renvoie correspond à mes
critères, je ne vais avoir qu'une obsession : comment savoir
que lui aussi serait prêt à cette « possibilité sexuelle » ?
quand vais-je conclure ? Je ne dis pas que je ne regarde pas les
femmes ; Cela m'arrive aussi, j'arrive même à en rendre
jalouse ma belle, mais je n'ai pas le même désir sexuel devant une
belle femme, que devant un bel homme, et ce désir est beaucoup plus
intense envers un homme, qu'envers une femme.
Je ne sais pas à quoi
ces orientations sont dues. Beaucoup a été écrit sur le sujet, que
ce soit d'ordre psychanalytiques, social, familial et lié à
l'éducation, etc...On ne va pas y revenir. Mais récemment, en me
demandant pourquoi j'aimais bien les mecs bruns, la peau mat, pas
toujours bien rasés, j'ai recherché des images masculines très
fortes qui auraient bercées mon adolescence ou mon enfance. L'une
d'elle est Corto Maltese.
J'avais affiché dans ma
chambre un poster de Corto Maltese, grandeur nature, le visage
éclairé par une cigarette qu'il allumait. Il était debout, les
jambes légèrement écartées, et semblait me regarder en
permanence (voir ci-contre la seule reproduction que j'ai pu glaner sur internet). Le personnage m'a toujours fasciné : solitaire,
indépendant et un peu tête brûlée, voyageur et aventurier, poète,
"bouche d'or", connaisseur du monde et de ses mystères, et ayant des clés pour
appréhender des mondes ésotériques, fascinant les femmes (mais
lui connaît-on de réelles liaisons féminines ? il faut que je
me replonge dedans, avec délectation!), et aussi certains hommes
je pense, beau mec finalement, et qui correspond assez bien à mes
critères d'aujourd'hui. Scotché sur le mur de ma chambre, Corto
observait ainsi tous mes faits et gestes pendant plusieurs années.
Il a ainsi dû être témoin de mes premières masturbations, et des
suivantes, de mes ébats avec mon premier, et inconsciemment,
j'acceptais ce regard. Je suis presque sûr qu'aujourd'hui, c'est un
peu un « Corto » que je recherche comme homme
physiquement idéal !
Je peux vous dire que ma
quête n'est donc absolument pas terminée !!!
D'autres images me
viennent aussi. En découvrant le blog du « Priape de Millet »,
que je mentionnais dans le précédent billet, je me rappelais aussi
des aventures du « Prince Eric », héros des lectures
scouts, aux valeurs traditionnelles bien affirmées (bien que les
auteurs se considèrent de gauche, même si l'un d'entre eux a
fréquenté les milieux « ultra conservateurs »
d'avant-guerre, nobody's perfect!), qu'un de mes cousins lisait avec délectation et
m'avait fait découvrir (j'ai d'ailleurs réalisé il y a quelques
années que son père étaient un ancien militaire, guerre d'Algérie
et autres, et que peut-être , cet environnement expliquait
l'engouement de mon cousin pour cette littérature ?). Je me
demande ce qu'il y avait dans ces textes, et si c'est toujours lu par
une certaine catégories de jeunes, hormis les scouts. En tous les
cas, les illustrations étaient de style plutôt réalistes, un peu à
la manière de « Priape de Millet », en évidemment
beaucoup moins travaillées et homoérotique. Ces images me
touchaient et me touchent beaucoup moins, car trop froides et figées,
trop « idéalisées », voire limite facho ( avec
l'apologie du corps et du surhomme aryen, qui me crée un certain
malaise). Néanmoins, je me demande si ces bouquins ne véhiculaient
pas non plus une espèce de charge subliminale homoérotique, alors
qu'ils étaient totalement acceptés comme « bonne lecture
saine » par mes parents -qui regardaient assez peu ce que je
lisais d'ailleurs-, messages subliminaux qui m'auraient conduit à
regarder les hommes avec un certain regard ?
Enfin, ce qui a dû
achever de m'ouvrir à plein de possibles, hétéro ou homos
d'ailleurs, et qui finalement serait une explication de mon attirance pour les deux sexes, a été la lecture assidue du magazine « A
suivre », où sont parues les « Aventures d'Adèle
Blanc-Sec » de Tardi, mais aussi le Romans de Renard, scénarisé
par (créateur de Barbarella) et illustré par Cabanes, avec des
femmes aux formes bandantes (je contredis ce que j'écrivais plus
haut), qui se faisaient fourrer par le Renard, ou Ysengrin le
loup, chacun plutôt bien membrés, d'après mes souvenirs. Et
d'autres BD dont j'ai oublié le nom, mais dont le côté « sexe »
était très assumé, très libéré, très loin de la morale
inculquée par mon éducation.
Et là encore, je me rends compte que
mes parents n'avaient jamais mis un œil dans mes lectures.
Comme quoi, il faut
surveiller les lectures de notre jeunesse, avant qu'ils n'adoptent de
« mauvaises moeurs », même si elles restent cachées !!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire