Paris. De nouveau. Il
fait un temps magnifique. Une lumière pure, mais froide, sans aucune
poussière, directe, crue, qui ne laisse place ni à la nostalgie, ni
à la discrétion. On y voit tout.


J'y suis pour le boulot,
mais j'ai deux heures devant moi. Au lieu de déjeuner, j'en profite
pour aller voir l'expo sur le Nu masculin à Orsay. Intéressant.
Première fois à ma connaissance en France qu'on s'attarde sur le nu
masculin dans la peinture et la sculpture: académisme, antiquité,
culte du héros, et peu à peu objet de désir. Un peu partout, les
oeuvres kitsch de Pierre et Gilles
(à droite), dont j'avais vu il y a plusieurs
années une expo à Bruxelles qui m'avait enchanté et fait découvrir
ces artistes qui ont su imposer leur style si particulier, en
détournant les académismes. Des photos, noir et blanc pour la
plupart de Herbert List, Franck Eugène Smith, de David Lachapelle
(avec beaucoup d'humour). Et des corps donc, lisses, musculeux,
alanguis, souffrants, vieux, jeunes, autres. Et un XXeme siècle et
XXIeme siècle qui fait de ces corps de réels objets de désirs,
avec des choses vraiment intéressantes, comme ces peintures
réalistes des années 30 de l'américain Paul Cadmus (on dirait que
ca a été fait aujourd'hui
-photo en haut à gauche-), ou ce peintre russe, certainement soviétique(?),
Alexander Alexanderovitch Deineka, une « Douche »-
ci-dessous- peinte
dans les années 50, bien homoérotique et étonnante.
Je serais bien resté
plus longtemps, mais le temps me pressait. Je pensais aussi croiser
des regards. Mais non. Il y avait des couples de mecs, des mecs
seuls, mais tous semblaient subjugués par les oeuvres. Donc pas de
regards. Peut-etre un seul, mais si peu marqué que je ne m'y suis
pas attaché.
En sortant, j'ai quand
même fait un tour rapide dans les salles post-impressionistes, avec
les nabis, les Van Gogh aussi. Magnifique!!Quand je pense qu'on se
tue à faire des queues pas possibles pour les admirer dans des expos
temporaires, alors que là, ils y en a pleins, tout aussi magnifiques
les uns que les autres. La profusion des oeuvres en est
imprssionnante. Et très bien présentées et éclairées.
Donc, je vous recommande
Orsay en général, et l'expo sur le nu masculin en particulier(ca
finit début janvier).
En commençant ce billet,
je voulais surtout vous parler de ma terrase de café de la Rue du
Bac, en fait, et pas de Orsay.
Donc, malgré le peu de
temps que j'avais, je suis quand même allé rue du Bac, sur cette
terrasse de café, où j'avais échangé ce regard (voir mon billet
précédent), dans l'espoir de le retrouver, d'échanger un numéro,
voir autre chose.
La terrasse était au
soleil. J'y aperçois un homme qui ressemble à celui que je
recherche. Ce serait trop beau. Je m'approche et m'assoit. Et non, ce
n'est pas lui. Je commande mon café. J'ai 15 minutes devant moi.
Je prépare, en
l'attendant, mon rendez-vous pro d'après.
Le temps passe.
Il est temps de partir.
Il n'est pas venu.
C'est logique, et je m'y
attendais.
Mais j'y retournerais
quand même régulièrement.
J'y croiserais peut-etre
aussi Kigou (mais je ne pense pas que ce soit à 200 m de chez
lui).