jeudi 6 mai 2010

J'ai tant contemplé

J'ai tant contemplé la beauté
que ma vue en est remplie.

Lignes du corps. Lèvres empourprées. Membres voluptueux.
Des cheveux pareils à ceux des statues grecques;
toujours beaux, même quand ils sont dépeignés,
et qu'ils tombent à peine, sur la blancheur des fronts.
Visages de l'amour, comme les voulait
ma poésie...dans les nuits de ma jeunesse,
dans mes nuits, secrètement rencontrés....



Constantin Cavafy, in "En attendant les barbares et autres poêmes" Poésie, Gallimard

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