Depuis quelques temps, vu le peu de succès que j'obtiens sur les réseaux, et écoutant certains de mes fidèles lecteurs, dont celui qui se reconnaitra et dont les aventures au sauna me font saliver, je me tâte pour aller faire l'expérience du sauna pour mecs, lieu de rencontres érotiques ou hards, c'est selon les histoires.
Mais, je n'y suis jamais allé. J'ai besoin d'être initié, et si possible pas par le premier venu qui pourrait abuser de mon innocence dans un recoin discret, sans personne pour me venir à l'aide.
J'ai donc trainé mes guêtres à plusieurs reprises sur le trottoir du Sun à Paris. Sans jamais oser y entrer. Je l'ai déjà un peu raconté ici d'ailleurs.
J'étais la semaine dernière à Paris.
Et je suis aussi en correspondance avec un type, un certain Dominique, on dira Domi, depuis au moins 3 ans. On s'est vu une fois, dans sa bagnole, un soir vers 19h en hiver, dans une rue passante. On avait discuté. Il avait très envie de moi, et surtout que je le prenne. Mais le lieu ne s'y prêtait pas. Il m'avait un peu plu, mais sans plus. Et il me relance régulièrement par mail, sachant que nos emplois du temps, et nos modes de vies rendent ces rencontres difficiles.
Et puis, il y a quinze jours, on arrive à se retrouver, en pleine journée. Autour d'une bière. Là, il m'a franchement plu. Et apparemment, je lui faisais toujours le même effet.
Lui indiquant que je reviens sur Paris, il insiste lourdement pour qu'on se voit. Entre 17 et 19h. Où? pas évident à trouver un endroit facile, à part ..le sauna...En même temps, j'avais éventuellement un moment prévu de rencontre avec l'ami "international"...ce dernier se désistant (je me demande si j'y arriverais à le revoir un jour), la voie est libre. On décide de se retrouver donc dans un sauna parisien (qui n'est pas celui devant lequel j'ai fait les 100 pas cet hiver).
Le matin, il m'envoie un sms: "trop de boulot" , "je n'y arrive pas", "j'ai des états d'âmes par rapport à ma famille", etc...ca sent mauvais. Je le rassure donc:" fais à ton aise, et comme ton âme te dicte, je ne t'en voudrais pas d'abandonner , c'est compréhensible".
Silence.
Jusqu'à 16h30 où il me dit quitter son boulot, et partir pour le sauna.
Je le retrouve donc une heure plus tard. Il me fait tout un sketch pour ne pas qu'on nous voit rentrer ensemble. Je ne comprends pas trop. Il a peur de se faire repérer. Du coup, j'oublie de lui rappeler qu'il doit m'expliquer au fur et à mesure les us et coutumes du lieu. On rentre.
Tout est dans les tons de rouges, jusqu'aux serviettes qu'on nous remet. Les vestiaires sont étroits, et facilitent évidemment la promiscuité. Tout les mecs nous regardent. Evidemment.
Il n'a apparemment pas oublié ma méconnaissance de ces lieux. Il veut aller aux toilettes.Je le suis, et fais de même. Puis on va aux douches chaudes, au sauna sec, pas au hammam (et oui, il a gardé ses lunettes, j'ai compris après, les lunettes au hammam, ça se recouvre de buée), de nouveau aux douches. On croise pleins de mecs: des vieux, des moins vieux, pas beaucoup de jeunes, des grands, des petits, des gros, des minces, des poilus , des glabres..de tout, bien sûr. Et les bites vont avec. J'ai l'impression d'être dans la chanson de Pierre Perret! Avec, en plus, des croisements de regards pas si insistants que ça, mais qui montrent bien qu'on est tous là pour la même chose.
En fait, deux choses me surprennent:
1. Je ne me sens pas du tout gêné d'être ainsi quasi à poil devant tout le monde, moi qui pensait toujours être un peu complexé de mon anatomie, moins avantageuse que certains.
2. Je ne suis pas du tout excité. Mais alors pas du tout. Peut-être cet espèce de voyeurisme, d'exhibitionnisme, mélangé à cette sensation d'être un peu au marché aux bestiaux , où chacun juge de la valeur de l'autre par un regard plus ou moins averti, ne contribue pas du tout à créer une ambiance sensuelle, érotique, excitante. Finalement oui, je pense que passer devant un étalage de légumes au marché me ferait le même effet.
En revanche, la sensation de chaleur du hammam, des douches chaudes, ça, ça me plait!
Le Domi s'excite un peu lui. On échoue donc dans une cabine, où passe dans un coin un film porno gay. Je découvre que tout est bien prévu, capotes, gel . On ferme la porte , et on commence à faire ce qu'on a à faire. Il est costaud, glabre(j'aime pas trop), finalement n'embrasse pas. Il commence à me fesser, je l'arrête tout de suite. Il a des gestes dominateurs qui me déplaisent. Il n'insiste pas, et très vite se met à 4 pattes, afin de se faire mettre, vite fait. J'enfile une capote, mais en fait, je n'ai pas trop envie, ca ne me plait qu'à moitié tout ça. Mais je suis quand même venu pour ça. Donc, j'enfile ma capote, me branle un peu histoire de faire durcir, mais c'est pas terrible. Et donc, rien ne se passe comme prévu. Impossible de passer cette porte un peu serrée, que mes doigts ont pourtant élargi un peu. Ca ne veut pas rentrer du tout. Ca se plie, comme le roseau de la fable, mais ca n'a pas la vigueur du chêne que je devrais avoir à ce moment là. A côté, j'entends des râles de mecs, qui appremment , eux sont arrivés au 7eme ciel. Il se retourne alors, écarte les jambes, me présente ses fesses, mais non, rie à faire, ça ne prends pas. Je vois qu'il n'est pas très content. Il ferme les yeux, et là se laisse aller. Il ne m'aide plus. Il doit se dire que ca y est , c'est perdu, on n'arrivera à rien. Que faire? J'insiste un peu, mais franchement, ca ne monte pas. On laisse tomber.Et je n'ai pas trop envie de le satisfaire, vu le peu d'entrain qu'il met et pour lui, et pour moi finalement.
On ressort, on retourne au sauna, aux douches. Je le vois, il matte les mecs avec plus d'insistance. Mais je le suis, j'ai mauvaise conscience à le laisser tomber. On se retrouve sous une pendule, et en voyant l'heure, il me lance: "je vais y aller , je pense" me dit-il.
Moi qui ne savais pas comment faire pour m'en dépétrer, voilà qu'il me donne la solution. Mais je n'ai pas envie de rester seul non plus. Je remonte vers les vestiaires, l'attends un peu. Il ne remonte pas . Je redescend et le trouve, à mater un mec en train de se faire enfiler. Moi, même cette scène ne me fait aucun effet. En revanche, un mec croisé au sauna me fixe. Il est plutôt pas mal, même si un peu âgé.
J'annonce à Domi que je me barre. Je retourne aux vestiaires. Un moment plus tard, Domi arrive, ainsi que le mec qui me mattait.
On se rhabille. Je suis prêt le premier. A ce moment, un jeune bomec arrive. Dommage. Mais j'ai décidé de partir. Je sors en même temps qu'un autre mec croisé dans les méandres du sauna. Il me tient la porte. On échange des regards très innocents, du style"on ne s'est pas croisé quelque part? on a des amis communs?". Marrant.
Dehors, j'attends un peu sur le trottoir. Domi sort. Il ne me voit pas et prends le sens inverse du mien. Il se retourne et finalement me voit. Reviens sur ses pas. "Désolé" , me dit-il. C'est bien , c'est lui qui se sent fautif, alors que moi, je pense ne pas avoir assuré. On se salue. Sans plus. Il file. Je file.
Je suis mitigé. Je me demande pourquoi je me suis mis dans cette histoire. Sur le coup, je me dis, c'est la première et la dernière. Aucune envie de retourner au marché aux bestiaux, et d'être un des bestiaux.
Après quelques jours, je languis pourtant cette ambiance moite, libre quelque part, et je suis un peu frustré de ne pas être allé au bout d'un moment de sexe.
Alors, je retournerais peut-être. Seul. Au moins pour prendre le chaud au sauna et au hammam, voir des mecs. Et peut-etre plus, pour prendre plus, si j'arrive à vraiment m'exciter dans un tel lieu.
Et en tous les cas, au final, les premières impressions sont toujours les bonnes. Et j'aurais mieux fait de ne pas insister à revoir ce type, dont la première rencontre m'avait laissé mi-figue, mi-raisin.