samedi 12 octobre 2013

Fantasmes, fantasmes, quand tu nous tiens....

Je suis à T...Pour le boulot. Je suis invité à un colloque. Intéressant. Pour le contenu, mais aussi pour les gens que je vais rencontrer. T ...a une réputation un peu sulfureuse, de poètes et artistes maudits qui l'ont fréquentée dans les années 50. Je sais que je n'aurais pas trop le temps de la visiter , on verra, mais les opportunités de découvertes et de rencontres sont certaines.

L'hôtel où je suis hébergé est grand luxe. Il y a deux salles de bain dans ma chambre, non dans ma suite plutôt. Mon lit est plus large que long. Il est moelleux, confortable. Il y a deux télés aussi, au cas où je veuille voir deux programmes en même temps, depuis mon lit , ou depuis mon petit salon d'accueil. Vue sur la mer. Je coupe la clim. Je dormirais avec le bruit des vagues.


Je descends dans la salle à manger. Pour le dîner. En entrant, je le vois immédiatement.
Visage sec et anguleux, mais emprunt d'une sérenité, d'une force intérieure, d'une détermination forte. Le teint mat, les yeux noirs. Des cheveux courts, taillés au cordeau, ras sur le côté et derrière, des mèches en arrière sur le haut du crane. Noir de jais. Brillants. Il a néanmoins un air préoccupé. Il n'est pas chez lui, ne connait personne, et aimerait bien de la compagnie.

Je suis alpagué par une collègue qui m'embarque à dîner. Je n'ose demander si elle le connait.
Le lendemain, je me retrouve dans un groupe de travail avec lui. Il prends la parole à la fin. C'est déterminé, calme et tranquille, percutant, construit. A l'image du physique. Je vais le voir à la fin pour lui demander des détails. On discute longuement. On se dirige lentement vers la terrasse. On prend un verre . On s'assoit. Mais il ne se relâche pas. Il reste collé à la discussion boulot. J'essaye d'ouvrir sur T...et ses poètes maudits. Il n'accroche pas. Ce n'est pas son truc apparemment. Plus près de moi, je le dévisage, le scrute avec attention. Il doit être musclé, mais il n'est pas gros. Tout en muscle, peut-être un danseur? En tous les cas , il a la corpulence d'un danseur. Tout ce que j'aime.
On est interrompu par un collègue , habitant de T... qui nous propose de nous emmener faire un tour, avant ou après le diner. Il veut d'abord diner, assurer au moins ça, au cas où on ne trouverait pas en ville. Il est angoissé, ce garçon, c'est pas possible. Je le laisse donc à son diner, et file à T...
T..est bordélique, attachante, biscornue, désorganisée, ancienne, moderne, grouillante, odorante...T me plait. Même si elle semble à l'antipode de ce bel homme à l'apparence stricte.Le collègue doit revenir à l'hôtel, je reviens avec lui, débarque dans le restaurant, où tout le monde termine de diner.

Il est là, il ne m'a pas vu, il discute avec du monde.

Je laisse tomber et vais dormir.

Mais je me fais prendre au piège de la télé. De Ruquier. De Drucker qui parle de sa carrière et que je trouve intéressant pour la première fois de ma vie. J'admire la sociologue qui écrit sur les riches. Je l'avais déjà vu et entendu par le passé. Décapante.Si juste sur cette si « belle » et si violente organisation des riches et des puissants pour rester là où ils sont et faire en sorte qu'on ne prenne pas leur place. Et puis , je navigue sur internet. Personne sur les réseaux. Je repense à l'homme de la journée. On l'appellera L...

Et allongé sur le lit, je m'endors.

Je me rhabille. Je descends sur la terrasse. Il y a quelques personnes assises sur des tables dispersées Je m'assois à l'une. J'attends. Je prends un verre.
Le ciel est étoilé, il fait bon. Je l'admire.
« je peux tenir compagnie? »
Je me retourne, étonné, sorti de ma rêverie. Il est là. Souriant. Détendu. Ouvert. Sa retenue, sa préoccupation ont disparu.
« Bien sûr ». Il s'assoit, commande un verre. Nous discutons du colloque, du boulot, je lui raconte T..on évoque la taille de nos chambres. On reprend un verre. Il se fait tard. Les serveurs nous font sentir qu'ils veulent terminer leur service. On décide de lever le camp. On monte dans nos chambres. Je me dis qu'il faut tenter un truc. Dans l'ascenseur, peut-être? On se rend compte que nos chambres sont voisines. « Tu me fais voir la tienne, voir laquelle des deux est la plus grande »(d'ailleurs ,de quoi parle-t-on finalement?la plus grande quoi?) je m'entends lui dire. « Sans problème, mais tu me dois me montrer la tienne alors? » Sa chambre est identique à la mienne. Je lui montre la mienne. Il s'extasie un peu bêtement.

Un bruit de porte qui claque. C'est la sienne. « Mince, ma clé est dedans »...on éclate de rire. «Passe par le balcon? »  mais, ca semble trop dangereux. « j'appelle la réception lui dis-je ». Et puis, je le regarde. Lui aussi, me regarde. Et là, il s'approche, m'embrasse délicatement sur les lèvres, et encouragé par mon tressaillement, se met à me rouler une pelle phénoménale. Nos mains s'enserrent autour de nos corps. Passent sous les chemises. Viennent fouiller plus loin. On tombe sur mon lit, plus large que long donc. Nos souffles s'échauffent. On se retrouve vite à poil.La suite? Vous devinez...

Le matin, je me réveille . Personne à côté de moi. Je l'appelle. Rien. Je me lève. Inspecte la salle de bain, le petit salon à côté. Vide. Ses vêtements ne sont plus là non plus. Il a dû descendre.
Je m'habille en vitesse. Je sors de ma chambre. La porte de sa chambre s'ouvre.
Une femme en sort. Elle me fait un bonjour poli. Je ne comprends pas trop.
Je descends dans la salle du petit déjeuner.
Il est là, calme et serein, toujours très retenu. Tout de blanc vêtu, tel un ange terrestre, dont je connais très bien le sexe.
« Bien dormi? » me fait-il « je serais bien allé avec toi à T... hier soir, mais tu avais disparu » rajoute-il...Là, les bras m'en tombent... « mais, on a peut-être fait mieux en fait cette nuit , non? » lui dis-je...il me regarde d'un air très étonné, il ne comprends pas... « tu ne te souviens pas? » « Quoi, si on avait été voir les filles, je m'en souviendrais »,  hasarde-t-il sur un ton mi-boutade, mi courroucé..
Tout d'un coup, je réalise que...endormi sur mon lit, mon esprit à divagué, rêvé , parti là où je voulais, mais qui n'est resté que de l'ordre du fantasme, du désir inassouvi......j'ai mélangé rêve et réalité...
Je ne sais que lui dire...je bredouille...et je lance un idiot « mais j'y suis allé avant le dîner, ça ne vaut pas le coup, et mieux valait dormir ».....
« ah??? …....pourtant R... avait l'air de dire que ça t'avait plu...dommage, on aurait pu prendre un pot ensemble » me lance-t-il avec un petit sourire malicieux en coin....


J'en ai un peu marre de tous ces moments de désirs, jamais inassouvis, de ces regards croisés, souvent très prometteurs, mais qui n'aboutissent qu'à du vent, qu'à une brise vaguement érotique et sensuelle. Comment arriver à déterminer chez l'autre qu'il cherche la même chose que toi? Quel signe je dois lancer pour qu'il comprenne s'il aime les hommes, et qui reste incompréhensible si il ne les aime pas? Je ne suis pas le premier à me poser la question, et personne n'a la réponse. A part celle d'y aller franco, droit au but. Mais, ça, j'ai encore du mal.

8 commentaires:

  1. slt, Arthur, suis lecteur assidu de tes trop rares articles - est-il possible de t'écrire en privé, je ne trouve pas sur ton blog...

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  2. Un lecteur assidu? je suis curieux de savoir qui tu es, j'ai l'impression d'avoir si peu de lecteurs!!!! mais la quantité n'est pas mon objectif, plus la qualité , et aussi me faire plaisir...pour l'adresse, il suffit d'aller en haut à droite, dans le "qui etes-vous?" , et afficher le profil complet, là tu trouveras le mail...sinon, c'est arthurlib587@hotmail.com

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  3. Une histoire rondement menée et fort bien écrite. Un rêve qui se confond à la réalité, ce n'est pas si fréquent. Quant aux signaux à envoyer, je crois qu'il n'y en a pas. Je pense qu'il faut plus être en capacité de recevoir et de décoder ce genre de messages que de chercher à les envoyer. Ou alors y aller franco, comme tu dis : le tout est de savoir ce que tu risques si tu te trompes...

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    1. oui, tu as raison: que vais-je gagner, que vais-je perdre dans un cas ou un autre...mais ca ne me donne pas plus la solution...

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  4. Mais non tu n'as pas si peu de lecteurs. Quoi qu'il en soit je suis sûr qu'ils te sont fidèles.

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  5. ... du style... de l'imagination... un bon récit, bien tenu et toujours aussi érectile!!!

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    1. hello mister!!!content de te revoir par ici...merci du compliment....que deviens-tu? et on te relit quand?

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