Bon, observer les accouplements de pies, moineaux, pigeons et autres
volatiles, c’est sympa, mais c’est pas très bandant quand même !
Je vous demandais à la fin de mon précédent billet comment ca se
passait pour vous sur ce plan là. Pas de réponses (je sais, j’ai
peu de lecteurs, mais je pensais avoir une ou deux réactions). Deux
interprétations : vous n’avez rien à dire, parce que rien ne
se passe ; ou vous n’avez rien à dire parce que c’est comme
avant. Ha! mon bon monsieur, logique implacable !
Moi, je trouve ça très curieux, la situation de mon/mes désir(s).
Mon désir (sexuel, j’entends) pour l’autre est toujours dans mon
cerveau, dans ma tête. Le confinement nous rapproche avec ma moitié,
et on s’amuse plus souvent que d’habitude. Mais j’ai
l’impression que c’est surtout moi qui prends les devants. Et
cela dépend des moments. En temps normal, j’ai l’impression
de ne penser « qu’à ca » en permanence, avec une
obsession pour le désir d’hommes. Avec le confinement, je m’étonne
à n’y penser que de temps en temps, à arriver à me concentrer
sur mon boulot, sur des documentaires (que j’ai toujours envie de
regarder, en temps normal, mais pour lesquels je ne prends jamais de temps pour les
voir), à lire des journaux, à lire des blogs
aussi, mais pas forcément que de culs, des trucs aussi plus sérieux.
Il n’empêche que quand je sors courir, ou marcher pendant mon heure
quotidienne autorisée, je continue à zieuter les mecs que je croise,
à scruter la bosse de leur entrejambe, à observer leurs pectoraux,
quand ceux-ci sont découverts avec le soleil qui revient…(D’ailleurs, j’ai recroisé hier le
beau serveur de mon dernier repas en restau la veille du
confinement. J’en avais parlé ici. Donc il habite dans mon
quartier, on est presque voisin. La prochaine fois, j’entame la
conversation (on s’est dit bonjour avec un grand sourire, il m’a
reconnu). J’en
déduis que oui, j’ai encore du désir. Il ne vaut pas 1,90€, mais reste toujours élevé. Même si il me semble quand
même moins obsessionnel.
Qu’en est-il des applis ? Un copain me dit continuer à
draguer sur applis, et programme des plans pour le déconfinement. Moi
je me demande comment on fera après le 11 mai. En théorie, on
devrait garder les gestes barrières. Tu fais comment si tu ne peux
pas toucher l’autre. Suffira-t-il de ne pas s’ éternuer l’un
sur l’autre ? De ne pas s’embrasser ? Mais se caresser,
se sucer, voire plus , sera-t-il possible sans se transmettre le
virus ? Le virus ne punirait peut-être finalement que les
baisers ? Il faut sans doute que je pose la question sur un site
ou dans une émission de radio consacré au sujet Covid ! Il y
en a tellement en ce moment, qui continue à dire le tout et son
contraire ! Ca m’exaspère !!
Apparemment, certains s’en foutent. Thierrry sur son blog « l’homme
est un concept » rapporte un article du Progrès de Lyon
indiquant qu’à Lyon, les homos se retrouveraient dans des
appartements privés, puisque les saunas sont fermés (article qui véhicule
un cortège de préjugés bien malsains sur la communauté homo et
qui a fait scandale heureusement).
Et je dois dire que le sort des saunas m’inquiètent. J’ai
beaucoup aimé cet article de Fred Colby, qui tire la sonnette d’alarme,
tout en faisant l’apologie des saunas ("Moi je suis allé direct au hammam, c’est mon endroit préféré. Je
ne sais pas si c’est la chaleur, l’humidité ou cette vapeur qui
brouille un peu la vue mais la charge érotique du lieu me fascine", avis que je partage), qui sont ces lieux de rencontres en tous
genres, des lieux qui facilitent le lien social, où toute catégorie d’hommes se croisent, pour un moment
chaud, mais pas uniquement, pour un moment de liberté, sans tabous,
ni signes extérieurs de reconnaissance sociale ou autre. Je cite : "des hommes venus s’amuser avec d’autres hommes pour relâcher la
pression ou juste pour soulager un besoin primaire de sexe sans
forcément attendre quelque chose en retour". Juste des
êtres humains qui se rencontrent, dont les corps, comme les
esprits, aiment à se se frotter souvent, comme dirait Montaigne.
Alors oui, quand les saunas vont-ils rouvrir ? Quand pourra-t-on
de nouveau s’approcher l’un vers l’autre sans avoir peur d’être
contaminé par un virus, qui au final, n’est mortel qu’à un très
faible pourcentage ? Curieuse époque, qui véhicule tant de
questions sans réponses, ou au contraire aux milles réponses
contradictoires (le masque servirait à rien, si il sert à quelquechose ;
la nicotine me préserverait (là, je n’arrive pas à y croire), tout
comme le BCG ; il faut laver ses courses (ou pas) ; j’ai attrapé le covid, je suis immunisé, non je ne le suis pas….).
Je crois que la seule attitude correcte est le respect des gestes
barrières, ne pas écouter trop souvent les médias (et surtout pas les
émissions télé en continu), et j’espère bientôt, pouvoir se
prélasser dans les saunas (la chaleur ne tuerait pas le virus ?
Une étude du gouvernement américain le suppose, mais que veux-tu
attendre d’une telle source, en terme de fiabilité ? pour l'instant, je n'y crois pas).