C’est
peut-être une des rares fois où on m’a dit que j’étais un
sauvage.
Un
comportement de sauvage plutôt.
Et
cette rencontre m’a fait me poser plein de questions sur mon
comportement sexuel.
J’étais
en déplacement pour le boulot. Deux jours assez intenses, qui ne
permettaient vraiment pas d’aller vaquer aux plaisirs des sens. Je
m’étais levé à 4 heures du mat pour prendre un train tôt, avec
manque de sommeil évident, puis des réunions de boulot difficiles,
suivi d’un dîner auquel je ne pouvais échapper (c’est toujours
dans ces moments là qu’on fait avancer ces projets), avec
perspective d’un lendemain tout aussi compliqué. J’étais
finalement content qu’un de mes lecteurs présent sur cette ville
n’était pas dispo, je pourrais me coucher tôt (même si
j’aurais bien aimé le voir) !
Le
dîner s’est finalement fini assez tôt, vers 22h. J’étais de
nouveau dans mon hôtel vers 22H30. C’était pas trop tard,
j’ouvrais donc l’application de rencontres, plus par curiosité,
mais aussi avec espoir caché, bien que irréaliste de rencontres
furtives. Cette application, celle qui commence par un G , que
pourtant je ne voulais plus ouvrir, car ayant été peu regardant sur
la confidentialité de certains profils.
Mais
bon, quand l’envie de l’homme te prends, tu en fais des
conneries…
Il y
avait pas mal de « choix », des discussions entamées,
prometteuses, puis qui n’aboutissent à rien, avec un interlocuteur
qui disparaît en quelques secondes sans comprendre pourquoi...des
profils intéressants qui ne répondent pas...des photos qui
t’émoustillent...le lot de ce genre d’appli où tu te demandes
pourquoi tu perds encore du temps à te balader là-dessus…
Le
joli profil qui ne répondait pas se mit à me parler. Journée
fatigante pour lui (comme pour moi), il ne s’était pas jeté sur
son appli comme un furieux, mais l’avait laissé ouverte pendant
qu’il se douchait, j’imagine, mangeait un bout, relaxait après
sa dure journée. Il n’avait pas envie de grand-chose, sinon d’un
moment sympa, sensuel, un bon « hug » (il est américain)
avant de se coucher. Il a sommeil, et ne veut pas passer trop de
temps. Il est à 400 mètres de mon hôtel : tous les critères
qui me conviennent. Il est beau comme un dieu, avec ce look de quadra
sportif, élégant, pas trop grande gueule, poilu comme j’aime,
sympa….
Ce
n’est pas sérieux, je devrais dire non, mais voilà, à près de
minuit, je dis oui, et me voilà parti sous la bruine glaciale.
Quand
l’envie de l’homme te prends….
Il
m’ouvre la porte, il est comme sur la photo, il n’a pas menti. Il
me fait monter dans un appart design très sympa, m’embrasse tout
de suite sans perdre une minute, me caresse, m’enlace, c’est bien
ce qu’il demandait. Il me fait monter dans sa chambre (c’est un
petit duplex), ce qui veut dire que j’ai dû passer avec succès
les épreuves de sélection. Il se désape immédiatement laissant
découvrir une joli bite et un beau corps, je fais de même. Beau
programme en perspective.
Tout
de suite au plumard, on s’enlace. Il reste couché sur le dos, je
suis sur lui, on se caresse s’embrasse, il adore mon poitrail
poilu, sa bite gonfle, je commence à le sucer, il gonfle… puis
dégonfle… on continue à s’embrasser avec passion et avidité,
je m’occupe de ses parties, lui est plus passif , et la réciproque
n’est pas au rendez-vous. Qu’importe, il me plaît, et j’ai
l’impression de lui faire le même effet.
Il
trouve alors que je suis très passionné, demande moins d’élan
dans mes baisers. Pourtant , il a l’air d’apprécier. En même
temps, les réactions de son sexe sont curieuses, alternant entre
mollesse extrême et rigidité bien ferme. Avec plus de mollesse que
de rigidité.
Jusqu’à
ce qu’il me dise que …. non , ca ne le fera pas ; I’m
so sorry, you’re a nice guy, mais tu ne sais pas embrasser, tes
dents sont terribles, et j’ai besoin de douceur..I’m a
philosopher , you know, an artist...the chemistry is not working...la
chimie ne prends pas….
J’en
suis tellement sidéré que j’éclate de rire. P
remière
fois qu’on me dit ca.
En
général, sans vouloir me vante, on apprécie plutôt mon appétit,
mes baisers enflammés, ma langue qui fouille partout, mes mains
baladeuses, mais là, non, l’artiste américain voulait plus de
douceurs.
Je
n’ai donc rien compris à ces gémissements que j’interprétais
pour des gémissements de plaisir, ni aux réactions de son corps.
Il
était très gêné et ennuyé de me décevoir comme ça. Mais comme
j’ai pris ça à la rigolade sans en faire une histoire, on a
discuté sur nos recherches, sur nos vies, sur nos rencontres. C’est
vrai que sur son profil, il indiquait clairement chercher la qualité
plutôt que la quantité (mais je suis un être de qualité!!).
J’aurais pu comprendre effectivement qu’il ne cherchait pas
un moment avec un bourrin (que je ne suis pas), ni un moment
de grosse baise sauvage, ce que je n’offre pas non plus. Je suis
juste un peu affamé, et donc vigoureux, entreprenant, et avide.
On
s’est quitté comme de bons copains. J’ai voulu garder son tel ou
mail pour continuer à discuter si je revenais dans la Ville, mais il
ne m’a rien filé.
Et
cette petite aventure m’a fait réfléchir sur mon comportement,
sur ma manière d’embrasser, de prendre l’autre. Corps à corps
sensuels, passionnés, j’adore. Mais tout le monde n’aime pas
forcément . J’ai réfléchi aussi aux réactions de ma
moitié, qui elle aussi, ne réagit pas toujours positivement aux
assauts de mes lèvres sur les siennes.
Suis-je
donc un sauvage, un être qui ne pensent qu’à assouvir ces
passions sexuelles dans des débordements d’énergie ? Suis-je
si sourd aux réactions de l’autre ? Finalement, je ne
penserais qu’à ma bite, mon orgasme à venir, et rien d’autres ?
À force de rencontrer des mecs, ai-je modifier mon comportement ?
PS: et Estef connait les mêmes déconvenues. Qui va nous apprendre ?
PS: et Estef connait les mêmes déconvenues. Qui va nous apprendre ?