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lundi 14 novembre 2016

Cuisses d airain (1/2)

Ces cuisses étaient d' airain, solides comme de l'acier J'étais derrière lui, debout accolé à son dos, mes mains caressaient ses cuisses, elles découvraient son torse imberbe, dur et ferme.  D'airain également. 
Il devait être jeune, vu son corps, vu la fermeté de son corps. 
Je ne l'avais pourtant pas vu en arrivant dans le sauna,  je me demandais d'ailleurs qui il était exactement. J'avais pensé un moment que c'était ce beau barbu, que j'avais aperçu dans le hammam, qui avait un corps plutôt intéressant d'athlète très légèrement enrobé, mais à la silhouette massive et puissante.. Mais, dans le noir, je n'avais pas trouvé sa barbe: c'était donc un d'autre.
En fait, il était arrivé là, entre nous, presque par hasard. 

Après avoir déambulé pendant presque deux heures dans le sauna sans aucune rencontre, je m'étais aventuré dans le coin sombre du labyrinthe de la dark room. Je m'y aventure pourtant rarement. Je ne raffole pas de ces contacts à l'aveugle.  À l'entrée, il y avait un jeune, avec un tatouage, qui reniflait. Je m'étais posté devant un écran qui diffusait un de ces porno gay parfois intéressants, je lui lançais des regards non équivoques, mais il ne bougeait pas. Je me déplaçais dans une cabine avec vue sur l'écran tout en laissant la porte ouverte, pensant qu'il allait venir me rejoindre, vu mes regards insistants. Mais il ne venait pas. Je décidais alors de sortir: je me dirige vers lui, et c'est alors qu'il se rends également vers la dark room, se postant à à l'entrée.  Je m'approche alors de lui,  tends ma main ver la serviette qui entoure sa taille.  Il comprends tout de suite, fait de même. Il cherche ma bouche, et nous nous embrassons goulûment. Je le pousse légèrement dans un coin un peu plus un peu plus dans l'ombre. Je ne souhaitais pas être trop visible. Ma main se balade sur sa serviette. Son sexe est d'une mollesse extrême. Il est petit également. Mais j'étais tellement heureux de serrer ce corps d'homme dans mes bras. Je le pousse alors encore un peu plus dans un coin, dans le noir. 

C'est alors qu'il est arrivé, ce bel homme aux cuisses d'airains......

lundi 8 décembre 2014

Changeons de registre: un Nobel!

C'est pas tous les jours qu'on a un Nobel en littérature. Et ça vous fera du bien, un moment, de lire autre chose que des confidences sur ma sexualité. 

Donc, Modiano a prononcé hier son discours à l'occasion de son prix Nobel. Ce type m'impressionne, par sa simplicité, son incapacité à parler en public, et par sa sensibilité. 
Il me rassure en me disant qu'on n'a pas besoin d'être toujours flambeur, de devoir parler plus fort que les autres, et devoir faire son show pour réussir. 
Il prouve qu'il "suffit" d'être en accord avec soi-même, de creuser son chemin, petit à petit, pour finalement créer une oeuvre. Il me faut en prendre de la graine.

Là, c'est la fin de son discours. Moi , ca me parle beaucoup, notamment ce que j'ai mis en gras. J'aime bien l'image des "icebergs perdus":

Il me semble, malheureusement, que la recherche du temps perdu ne peut plus se faire avec la force et la franchise de Marcel Proust. La société qu’il décrivait était encore stable, une société du XIXe siècle. La mémoire de Proust fait ressurgir le passé dans ses moindres détails, comme un tableau vivant. J’ai l’impression qu’aujourd’hui la mémoire est beaucoup moins sûre d’elle-même et qu’elle doit lutter sans cesse contre l’amnésie et contre l’oubli. À cause de cette couche, de cette masse d’oubli qui recouvre tout, on ne parvient à capter que des fragments du passé, des traces interrompues, des destinées humaines fuyantes et presque insaisissables.
Mais c’est sans doute la vocation du romancier, devant cette grande page blanche de l’oubli, de faire ressurgir quelques mots à moitié effacés, comme ces icebergs perdus qui dérivent à la surface de l’océan.