Anniversaire.

Voilà, hier , j'ai loupé
un anniversaire. Celui de ce blog! 6 ans déjà !! je pensais
que c'était 7, l'âge de raison. Donc, non, toujours pas raisonnable
alors !
Et pourtant, j'ai
l'impression de le devenir encore un peu plus.
En démarrant ce blog, je
voulais poser sur le papier mes interrogations, mes réflexions sur
ma condition d'homme marié, aimant sa femme et les hommes (sans le
dire à sa femme), et les partager avec ceux qui auraient vécu ou
approché ce type de situation. Peu à peu, ce blog est devenu pour
moi un relatif défouloir de mes angoisses, de mes errements, et les
rencontres, virtuelles ou réelles qu'il a engendrées, m'ont montré
que d'abord , mon cas était finalement assez ordinaire, qu'ensuite
il y avait 36 000 manières de le vivre, et qu'enfin, il n'y avait
peut-être pas lieu de s'alarmer pour autant. Je me suis rendu compte
que la « norme » auquel chacun se réfère , est
finalement différente pour chacun, et que il n'y a pas vraiment de
normes, que chacun vit sa vie à sa manière, avec des hauts et des
bas, des parts d'ombre, et d'autres de lumière. Et ma vie n'est ni
plus, ni moins extraordinaire que la votre, ou que celle du citoyen
lambada. Je pense quand même m'être enrichi de toutes ces
rencontres, de vos commentaires, des blogs des uns et des autres que
j'ai ainsi pu connaitre, et qui m'ont ouvert des horizons
insoupçonnés.
A ce sujet, je me suis
longtemps demandé si j'étais bi, ou homo, ou hétéro. Cela avait
d'ailleurs alimenté du débat en début de blog. Aujourd'hui (et
sans doute grâce aux échanges du blog), cela n'a plus trop
d'importance, je pense.
Je suis ce que je
suis.Point.
Tenir ce journal
« extime »m'a aussi conforté dans cette espèce de
double vie, que je mène plus ou moins bien. Je me demande si c'est
un avantage ou non, si lire tel ou tel, recueillir un avis dans un
sens ou dans un autre ne m'a pas encouragé à aller plus loin dans
cette double vie, qui parfois me préoccupe, et qui souvent me
bloque, je pense, dans mon comportement au quotidien. Savoir que je
ne suis pas le seul à vivre ce que je peux vivre est rassurant,
confortable, et donc me conforte là-dedans. Sans ce confort,
serais-je allé aussi loin ? Impossible à savoir. J'aurais
peut-être aussi vraiment pété un plomb, sans ce « défouloir »
qui permet à la cocotte minute intérieure de ne pas exploser ?
J'étais quarantenaire
quand j'ai commencé à écrire, je suis désormais cinquantenaire,
il faudrait d'ailleurs que je change ça sur mon profil. Mais je n'en
ai pas envie en fait, j'ai du mal à accepter ce temps qui passe,
j'ai l'impression d'avoir entre 20 et 25 ans dans ma tête !
Mais j'ai fait du chemin depuis. Je ne pense plus être aussi avide
de « chair fraiche » (quoique?), mais plus en recherche
de réelles rencontres, qui curieusement peuvent rester virtuelles et
apparemment riches et régulières, et qui parfois sont réelles. Et
ces rencontres sont les plus enrichissantes, parfois les plus belles,
jamais décevantes. Et pour moi, c'est très précieux !
Je m'interrogeais ces
jours-ci sur l'intérêt de continuer à écrire ici. Je suis de plus
en plus irrégulier. J'échange directement avec certains d'entre
vous, et ça pourrait peut-être me suffire. Et aussi me permettre de
me recentrer sur ma « vie officielle », que j'ai pu
négliger.
Mais je crois que j'ai
encore besoin de coucher sur ce blog certaines interrogations, de
partager certaines de mes aventures, avec ceux qui me lisent depuis
longtemps, avec de nouveaux et futurs lecteurs qui arriveront ici par
hasard, ou de façon déterminée.
Donc , je ne m'arrête
pas.
Ce sera peut-être pour
l'âge de raison.