mercredi 4 décembre 2013

Terrasse de café parisien

Paris. Samedi matin. Il fait gris. Pas le gris qui donne à Paris cette luminosité si particulière, et ce charme si nostalgique qui rend toute histoire d'amour si unique, intense, et exceptionnelle. Non, Paris ce matin-là était plutôt insipide et sans saveur.

Je suis avec une copine d'enfance, que je vois peu , mais avec qui on a toujours l'impression de ne s'être jamais quitté. On se ballade, on a envie d'un café. On est Rue du Bac. On va aller vers le Louvre. En attendant, on s'assoit sur cette terrasse de café en plein air, chauffée tout de même. Il est déjà 11h30, peut-être midi. On prend deux cafés.

Une fois le café servi, deux mecs s'assoit à deux tables de nous. L'un semble plus âgé que moi, plutôt insignifiant. L'autre, les cheveux mi-longs, un blouson type doudoune bleu marine, un foulard autour du cou. Pas rasé. Une grosse bague en métal argenté (en argent peut-être.)sur un doigt. Il tient un téléphone portable à la main. Le téléphone semble clouté. Au total, il a un peu un look de rocker «clouté» des beaux quartiers. Je me dis qu'il doit avoir des piercings sur le corps, peut-être sur le sexe d'ailleurs.

La disposition des tables fait que nous sommes en fait face à face, à disons 2,50 mètres de distance. Nos deux «accompagnateurs/trices ne se rendent pas compte que nous nous regardons. Car nos regards se sont croisés. Puis , comme toujours dans ces cas là, sont allés se perdre ailleurs, auprès de notre interlocuteur/trice respectif/ve, de notre tasse de café, des voitures qui passent. Et nos regards se recroisent. Plusieurs fois. On finit par esquisser un léger sourire. Il a des yeux profonds. Mais je ne maintiens jamais le regard plus de deux secondes.

Le temps passe , et je dois filer attraper un train. Je paye les deux cafés. Il me suit des yeux. Et moi aussi. Je me lève, tout comme mon amie, qui apparemment n'a pas remarqué le manège (pourtant elle est très perspicace sur ce genre de situation).
Et là, en passant devant lui, il me lance : «bonne journée», avec une voix grave, et un sourire à tomber, accompagné d'un clin d'oeil. Je réponds par un «merci, belle journée à vous», un peu étonné de l'interpellation.

Mais je suis content. Content d'avoir entamé une espèce de drague (je suis très mauvais dragueur), avec un mec plutôt bien.
Puis énervé. Enervé de ne pas avoir pu rester plus longtemps. Enervé de ne pas avoir pensé à laisser tomber une carte de visite, ou d'être aller aux toilettes en espérant qu'il vienne m'y rejoindre, pour un échange de numéro. Ou autre chose.

Mais satisfait quand même de cet échange fugace. De ce sourire prometteur.

Dans mon train, où je me suis endormi, je n'ai pas arrêté d'y penser.
Et ma journée entière a été très bonne.

4 commentaires:

  1. C'est toujours agréable les instants comme ça, même si ça ne va pas plus loin. Hier j'ai eu une accroche sympa avec un vendeur de matériel. d'abord j'ai tout fait pour que ce soit lui qui me serve, et ensuite c'était très connivent. Ce matin, quand je suis allé cherché la commande, il m'a appelé par mon nom et m'a tendu la main, que j'ai serrée, mais pas assez... Un jour j'en ferai une note de blog :-)

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  2. Le souvenir d'un possible échange de numéros est peut-être meilleur qu'un échange de numéros qui aurait réellement abouti ?...

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  3. D'accord avec Ek91 !!! Mais comme c'est à 200 m de chez moi je vais mieux regarder cette terrasse en passant devant, ce que je fais souvent...

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