lundi 8 décembre 2014

Changeons de registre: un Nobel!

C'est pas tous les jours qu'on a un Nobel en littérature. Et ça vous fera du bien, un moment, de lire autre chose que des confidences sur ma sexualité. 

Donc, Modiano a prononcé hier son discours à l'occasion de son prix Nobel. Ce type m'impressionne, par sa simplicité, son incapacité à parler en public, et par sa sensibilité. 
Il me rassure en me disant qu'on n'a pas besoin d'être toujours flambeur, de devoir parler plus fort que les autres, et devoir faire son show pour réussir. 
Il prouve qu'il "suffit" d'être en accord avec soi-même, de creuser son chemin, petit à petit, pour finalement créer une oeuvre. Il me faut en prendre de la graine.

Là, c'est la fin de son discours. Moi , ca me parle beaucoup, notamment ce que j'ai mis en gras. J'aime bien l'image des "icebergs perdus":

Il me semble, malheureusement, que la recherche du temps perdu ne peut plus se faire avec la force et la franchise de Marcel Proust. La société qu’il décrivait était encore stable, une société du XIXe siècle. La mémoire de Proust fait ressurgir le passé dans ses moindres détails, comme un tableau vivant. J’ai l’impression qu’aujourd’hui la mémoire est beaucoup moins sûre d’elle-même et qu’elle doit lutter sans cesse contre l’amnésie et contre l’oubli. À cause de cette couche, de cette masse d’oubli qui recouvre tout, on ne parvient à capter que des fragments du passé, des traces interrompues, des destinées humaines fuyantes et presque insaisissables.
Mais c’est sans doute la vocation du romancier, devant cette grande page blanche de l’oubli, de faire ressurgir quelques mots à moitié effacés, comme ces icebergs perdus qui dérivent à la surface de l’océan.

4 commentaires:

  1. tres juste cher Arthur ...
    A bientot ...
    D. ;-)

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  2. Tu nous fais toucher ton fond ! :-)

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  3. Proust... je me suis plongé dernièrement dans la recherche... c'est juste un oeuvre incroyable!

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