mardi 8 avril 2014

Addicted

Accro. Oui, je suis accro, je pense. Addicted en anglais. Je ne pense qu'à ça, c'est terrible. J'en avais déjà parlé d'ailleurs dans un ancien billet,où j'expliquais comment mon regard était toujours omnubilé parcette bosse sur le pantalon, un peu en dessous de la ceinture, et comment j'essayais de deviner ce qu'il y avait dessous. Certains parmi vous étaient étonnés.
Lui, Etienne, il le savait. Que j'étais accro. J'étais un peu comme lui d'ailleurs, et c'est sans doute pour cela qu'on échangeait bien tous les deux, sur nos problématiques similaires, autour de la petite ou grosse bosse (ça dépend des moments effectivement). Une longue correspondance par mail interposée nous permettait de déchiffrer ensemble, à plusieurs centaines de kilomètres de distance, ces désirs d'hommes qui envahissaient nos vies, nos intimités. Par un hasard professionnel, il avait dû venir pas loin de chez moi. Il avait quelques heures de libre avant de retrouver ses collègues de boulot. Il m'avait prévenu au dernier moment, mais j'avais tout fait pour me libérer. Une occasion comme ça, il ne faut pas la louper!

Ce jour-là, c'était un beau jour de printemps, un peu comme aujourd'hui. Les arbres étaient en fleurs, ça bourgeonnait de partout, le vert pointait tout autour de nous, la rivière étincelait. L'air était doux, le vent soufflait et nous oxygénait divinement, réveillant les sens, tout en nous imbibant d'une atmosphère de bien-être très sensuelle. J'avais l'impression d'être saoulé d'air marin. Mais ce n'était que un beau jour de printemps au bord de l'eau, de la rivière.

J'avais une envie folle de l'embrasser, de le prendre dans mes bras, de coller ma tête dans ses épaules, de me rouler sur son corps. Je le désirais fortement. Et ces derniers jours qui avaient été difficiles pour moi au niveau professionnel, avec des annonces pas très claires de changement qui me maintenaient dans un inconfort professionnel assez déstabilisant renforçaient ce désir. Et j'avais tant besoin aussi de me changer les idées! ce que Etienne avait d'ailleurs fort bien compris, et je le soupçonnais d'avoir vraiment pris du temps sur son boulot pour venir "me distraire" dans cet objectif, celui de ma changer les idées!

Finalement, on avait trouvé un petit chemin escarpé qui menait au bord de l'eau. Nous le prîmes, et à l'abri des regards, cachés par les branches légèrement feuillues , mais suffisamment entremêlées pour nous isoler de la vue des promeneurs, je commençais à l'enlacer, à l'embrasser doucement, tendrement, puis goulument et avec avidité. Enfin, je prenais ma dose d'homme dont j'étais totalement en manque. Addicted, je vous dis, j'étais. Mes mains se glissèrent sous son tee-shirt, les siennes faisaient pareils. Impatient, je dégrafais rapidement sa ceinture, les boutons de son jeans, je découvrais son boxer, sur lequel je ne pris pas le temps de lire l'inscription qui y était écrite, je le déshabillais, voulais le voir nu dans la nature, profiter de son corps musclé et fin, ferme comme je les aime, et doux en même temps. Je pris en bouche son long sexe tendu et sec, d'une épaisseur agréable, car pas démesurée. J'y prenais un plaisir rare (car je n'aime pas toujours). Lui, au début avait protesté sur cet effeuillage à sens unique, mais finalement , sous les assauts de ma langue, avait fini par juste refuser poliment d'un gémissement qui en disait long sur son acceptation tacite.
Soudain, un bruit. Des pas. Quelqu'un emprunte le sentier escarpé. Il a juste le temps d'enfiler son jean, remettre son teeshirt, moi planquer le boxer oublié dans la précipitation, dans ma poche qui s'en trouve illico encore plus gonflée (car il y a une autre bosse aussi sous mon jean), avant qu'on ne voit débarquer un vieux pécheur, qui nous regarde d'un drôle d'air. Il passe un peu son chemin, et à environ 10 mètres de nous se mets à pécher. Dommage. Impossible de continuer avec tant de proximité. On reste 5 minutes à profiter du paysage et puis on décide de filer.

Il y a du monde sur le chemin de bord de rivière. Beaucoup de promeneurs. C'est mercredi, il y a des enfants. Difficile de reprendre notre étreinte interrompue. On décide de revenir en ville, mais sans pouvoir aller chez moi, où se trouve du monde. On déambule en ville, on s'arrête à une terrasse de café, on mate les beaux jeunes gens que le printemps rends pleins de désirs, et si désirables en même temps à qui sait les regarder. Sur la terrasse, évidemment des gens de ma connaissance, difficile de passer inaperçu dans cette petite ville. Le téléphone bippe, son boulot l'attends, il a un peu de route. Avec beaucoup de tristesse, de regrets, on se quitte, avec ce goût d'inachevé que je garde dans ma bouche. Impossible de s'embrasser une dernière fois. Je le raccompagne dans sa voiture, rentre dedans, et on se roule une pelle qui me semble interminable. Cette fois-ci, c'est mon téléphone qui nous sépare. On se promet de se revoir. Mais quand?

Je rentre à la maison. Il y a du monde, des copains de passage, ceux des enfants.
Je réalise alors que ma poche est toujours gonflée. Mais pas d'excitation. On a oublié le boxer: il est resté à poil sous son jean, et moi j'ai un boxer de plus, qu'il va falloir que je fasse disparaître pour ne pas éveiller de soupçons. Je file dans la salle de bain, pour regarder de quoi il a l'air, ce boxer sexy, quand j'entends ma femme arriver. Mince, mince. Je regarde vite, très différent de ce que je mets d'habitude. Afin d'éviter qu'elle tombe dessus, je l'enfile rapidement, et jette le mien avec le linge sale.

L'après-midi passe.

Le soir arrive. Dîner en famille.

On va se coucher. On se déshabille chacun. Ma femme m'observe en coin. J'ai totalement oublié le boxer. En me dévêtant, je découvre en même temps qu'elle ce qui y est inscrit: « Addicted ».
Je suis rouge de confusion. Mon esprit s'embrouille. Je n'ai rien préparé pour expliquer. Je commence à balbutier....

….quand elle éclate de rire, viens m'enlacer, et me confier au creux de l'oreille: « j'adore tes addictions, dont je suis tout aussi gourmande ». Et me poussant sur le lit, elle vient embrasser l' « addicted »,en murmurant: « j'adore tes surprises de ce genre. Tu n'en fais pas assez. Et pourtant, ça rapporte, tu sais », continue-t-elle en prenant le coeur de mon désir palpitant dans sa bouche.

8 commentaires:

  1. Sympa, ça fait longtemps que tu ne nous avais pas raconté une vraie histoire... Dommage, on ne voit pas la photo !

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    1. tu ne vois vraiment pas la photo?

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    2. Ni sur smartphone, si sur ordi, c'est marrant je dois être censuré !

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    3. c'est très curieux, et tu n'es pas le seul.. je ne comprends pas.. je vais essayer d'arranger ca...car sans la photo, le billet perds beaucoup de saveurs!!

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  2. super !! J'adore ta façon de raconter ...

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    1. merci, monsieur l'anonyme!! mais je pense que je sais qui tu es. OT?

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  3. en fait c'est le préquel de tes histoires de morpions (on a pas eu l'épisode 3)
    ton gars avait laissé plein de morpions dans le boxer?

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    1. le préquel? ...oui, l'episode 3 des morpions ne va pas tarder! je n'ai pas oublié.

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