jeudi 20 septembre 2012

360

360Je vous ai parlé de « 360 ». Film sorti cet été, plutôt mal accueilli par la critique (trop convenu, pas assez surprenant, misant trop sur une distribution d'acteurs haut de gamme, etc..), mais que j'ai beaucoup aimé. 

Déjà, une bande originale terrible, dont je n'arrive pas à trouver d'indices. Bien dommage. Seul morceau reconnu, « les étoiles », de Melody Gardot. Si quelqu'un a plus d'info, je suis preneur.

Ensuite , l'histoire. Inspirée de « la ronde «  de Schnitzler, que je me suis empressé de lire. Chez Schnitzler, il s'agit de 10 dialogues entre une femme et un homme, sachant que chaque dialogue met en scène un personnage du dialogue précédent avec un autre, et que, plus ou moins, chaque personnage est « séducteur » dans l'un, puis « séduit », trompeur et trompé, chaque situation ne se terminant pas forcément par une coucherie, mais en tous les cas, il y a en général toujours un(e) trompé(e) (par exemple, si dans le premier dialogue, on a les personnages A et B, dans le second , on aura B et C, dans le troisième, C et D, et ainsi de suite..).L'oeuvre a fait scandale à sa parution au début du XXème en Autriche, car révélait au grand jour les doubles vies des uns et des autres. « 360 » reprend un peu la même mécanique, mais aujourd'hui, entre Londres, Paris, Vienne, la Slovaquie, la Russie indirectement, les Etats-Unis, le Brésil indirectement. Là aussi, A vend son corps pour B, qui va peut-être tromper C, qui l'a trompé avec D, qui est en couple avec E, qui va peut-être s'envoyer en l'air avec F, etc...avec des rebondissements inattendus, intéressants à mon goût, où même dans d'autres champs que l'amour et /ou le sexe, il y a aussi de nombreuses infidélités.

Tout ça, pour dire que ce film aborde de façon très nuancée la question de nos petites ou grandes tromperies du quotidien: que il s'en faut souvent de très peu pour basculer dans un sens ou dans un autre; qu'une tromperie d'un jour n'est peut-être pas si catastrophique, et peut aider à sauver un couple; qu'une partie de jambe en l'air peut aussi ruiner la vie d'un homme, à moins qu'il sache résister plus que de raison à la tentation (scène très forte de l'aéroport); que la religion, par sa rigueur, peut aussi ruiner le bonheur de deux personnes qui n'auraient finalement pas dû se rencontrer; que vendre son corps, quand on n'a rien d'autre à vendre, avec un peu d'intelligence, d'ambition de sortir de sa médiocrité, et d'esprit de situation, peut permettre de changer sa vie; et qu'au final, chaque situation est bien particulière, et qu'il est difficile de juger. 

En conclusion, chacun doit faire comme il le ressent, en fonction de son environnement, certes, mais en ayant conscience qu'en jouant avec le feu, il peut foutre en l'air sa vie, celle de l'autre, ou bien réussir une vie, seul, à deux, ou à plusieurs. Et si le sexe gouverne beaucoup de choses, le cerveau en commande encore plus. Pour notre plus grand bonheur, ou plus grand désespoir. Tout est en cercle, dans "la ronde".

Si je vous disais enfin que dans ce film il y a un Djamel Debbouzze étonnant, une magnifique actrice brésilienne, Maria Flor,  un Jude Law charmant (on m'a dit que je lui ressemblait...plutôt flatteur , je trouve), mais qui se fait baiser d'une façon que vous ne pouvez imaginer, et qui s'en tire finalement plutôt bien, un Anthony Hopkins grandiose, une pléiade d'acteurs vraiment top.
Bon, allez-y et dites-moi ce que vous en pensez.

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