On
était assis autour d’une table. Il y avait un peu de monde.
Et
il était là, comme l’après-midi de la semaine dernière où on
avait fait connaissance autour d’une bière, le hasard des tables
nous ayant placé côte à côte. Il était toujours aussi lumineux,
souriant et enthousiaste. Regard de lumière. Totalement solaire.
Oui, un être solaire. Latino-américain, étudiant de 20 ans qui
n’hésitait pas à remettre en cause ses choix, il était passé en
quelques mois de l’étude des mathématiques pures à la peinture
et aux beaux-arts (qui c’est vrai semblaient mieux lui
correspondre).
Et là, on se retrouvait encore autour d’une table. Il était assis
à côté de moi, et parlait avec passion à celui qui était en face
de lui. J’observais. Quand tout d’un coup, je sens quelque chose
qui me pique les jambes ; en fait, c’est lui qui me titille
les cuisses, discrètement mais sûrement.
Nos regards se croisent. Silencieux, mais compréhensifs.
Je lui dis quand même : « mais tu as tout compris,
alors ? ».
« Bien
sûr », me
réponds il.
« Et tu es trop attirant pour que je ne fasse pas un signe. Tu
le mérites, et je sais que tu n’oseras pas faire le premier geste
vers quelqu’un de mon age. »
Je reste interloqué de tant de lucidité. Et puis :
«
mais aujourd’hui, je m’attaque à celui qui se trouve en face. On
se retrouve plus tard ? »
et il me laisse là, témoin de
son numéro
de charme sur l’autre, numéro
dont j’ai déjà été victime.
C’est alors que je me réveille.
Et que je sens encore la
sensation de ses doigts
sur mes cuisses. Que son sourire lumineux est encore sur moi.
Et je suis pourtant seul dans mon lit.
A repenser à ce jeune Gustavo, effectivement rencontré par hasard
la veille, et qui nous avait tellement charmé.
Tu fais souvent de jolis rêves !
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