mardi 4 août 2015

De l'influence érotique de Corto Maltese et autres personnages illustrés sur Arthur Montignac.

Je me suis souvent posé la question sur l'origine de mon attirance pour les hommes. Pourquoi, quand tous mes copains se retournent sur une une belle femme qui passe devant eux, l'effet provoqué sur moi n'est pas aussi instantané ? Pourquoi je ne vois pas dans une femme qu'une « possibilité sexuelle », comme beaucoup d'autres hommes le perçoivent, alors qu'aujourd'hui (et ce depuis plusieurs années, mais peut-être pas depuis l'adolescence), quand je croise un homme, je jauge tout de suite cette « possibilité sexuelle » ? et si ce qu'il me renvoie correspond à mes critères, je ne vais avoir qu'une obsession : comment savoir que lui aussi serait prêt à cette « possibilité sexuelle » ? quand vais-je conclure ? Je ne dis pas que je ne regarde pas les femmes ; Cela m'arrive aussi, j'arrive même à en rendre jalouse ma belle, mais je n'ai pas le même désir sexuel devant une belle femme, que devant un bel homme, et ce désir est beaucoup plus intense envers un homme, qu'envers une femme.
Je ne sais pas à quoi ces orientations sont dues. Beaucoup a été écrit sur le sujet, que ce soit d'ordre psychanalytiques, social, familial et lié à l'éducation, etc...On ne va pas y revenir. Mais récemment, en me demandant pourquoi j'aimais bien les mecs bruns, la peau mat, pas toujours bien rasés, j'ai recherché des images masculines très fortes qui auraient bercées mon adolescence ou mon enfance. L'une d'elle est Corto Maltese.
J'avais affiché dans ma chambre un poster de Corto Maltese, grandeur nature, le visage éclairé par une cigarette qu'il allumait. Il était debout, les jambes légèrement écartées, et semblait me regarder en permanence (voir ci-contre la seule reproduction que j'ai pu glaner sur internet). Le personnage m'a toujours fasciné : solitaire, indépendant et un peu tête brûlée, voyageur et aventurier, poète, "bouche d'or", connaisseur du monde et de ses mystères, et ayant des clés pour appréhender des mondes ésotériques, fascinant les femmes (mais lui connaît-on de réelles liaisons féminines ? il faut que je me replonge dedans, avec délectation!), et aussi certains hommes je pense, beau mec finalement, et qui correspond assez bien à mes critères d'aujourd'hui. Scotché sur le mur de ma chambre, Corto observait ainsi tous mes faits et gestes pendant plusieurs années. Il a ainsi dû être témoin de mes premières masturbations, et des suivantes, de mes ébats avec mon premier, et inconsciemment, j'acceptais ce regard. Je suis presque sûr qu'aujourd'hui, c'est un peu un « Corto » que je recherche comme homme physiquement idéal !
Je peux vous dire que ma quête n'est donc absolument pas terminée !!!

D'autres images me viennent aussi. En découvrant le blog du « Priape de Millet », que je mentionnais dans le précédent billet, je me rappelais aussi des aventures du « Prince Eric », héros des lectures scouts, aux valeurs traditionnelles bien affirmées (bien que les auteurs se considèrent de gauche, même si l'un d'entre eux a fréquenté les milieux « ultra conservateurs » d'avant-guerre, nobody's perfect!), qu'un de mes cousins lisait avec délectation et m'avait fait découvrir (j'ai d'ailleurs réalisé il y a quelques années que son père étaient un ancien militaire, guerre d'Algérie et autres, et que peut-être , cet environnement expliquait l'engouement de mon cousin pour cette littérature ?). Je me demande ce qu'il y avait dans ces textes, et si c'est toujours lu par une certaine catégories de jeunes, hormis les scouts. En tous les cas, les illustrations étaient de style plutôt réalistes, un peu à la manière de « Priape de Millet », en évidemment beaucoup moins travaillées et homoérotique. Ces images me touchaient et me touchent beaucoup moins, car trop froides et figées, trop « idéalisées », voire limite facho ( avec l'apologie du corps et du surhomme aryen, qui me crée un certain malaise). Néanmoins, je me demande si ces bouquins ne véhiculaient pas non plus une espèce de charge subliminale homoérotique, alors qu'ils étaient totalement acceptés comme « bonne lecture saine » par mes parents -qui regardaient assez peu ce que je lisais d'ailleurs-, messages subliminaux qui m'auraient conduit à regarder les hommes avec un certain regard ?

Enfin, ce qui a dû achever de m'ouvrir à plein de possibles, hétéro ou homos d'ailleurs, et qui finalement serait une explication de mon attirance pour les deux sexes, a été la lecture assidue du magazine « A suivre », où sont parues les « Aventures d'Adèle Blanc-Sec » de Tardi, mais aussi le Romans de Renard, scénarisé par (créateur de Barbarella) et illustré par Cabanes, avec des femmes aux formes bandantes (je contredis ce que j'écrivais plus haut), qui se faisaient fourrer par le Renard, ou Ysengrin le loup, chacun plutôt bien membrés, d'après mes souvenirs. Et d'autres BD dont j'ai oublié le nom, mais dont le côté « sexe » était très assumé, très libéré, très loin de la morale inculquée par mon éducation. 




Et là encore, je me rends compte que mes parents n'avaient jamais mis un œil dans mes lectures.
Comme quoi, il faut surveiller les lectures de notre jeunesse, avant qu'ils n'adoptent de « mauvaises moeurs », même si elles restent cachées !!!

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