Celui que je préfère, le plus court, et le plus percutant:
- dans "La conscience de Zeno" (Italo Svevo). Procrastiner, c’est un peu "être grand d’une grandeur potentielle" (Zeno parlant de son futur arrêt du tabac...).
Puis :
-"J'ai lu quelque part que la procrastination était la marque des gens qui ont peur de l'échec : chez moi c'est tout à fait vrai. J'ai toujours eu peur de rater (par orgueil sans aucun doute) et du coup, je mets tout en œuvre pour échouer, entre autre en m'y prenant au dernier moment. Le pendant positif de la procrastination, parce qu'il y en a un, c'est l'efficacité : comme on se met à faire les choses au dernier moment, on ne peut pas tergiverser, il faut aller droit au but."
Ensuite,
-Here today, gone tomorrow, par Jean Patrick
Ma devise : pourquoi faire aujourd'hui ce qu'on peut remettre au lendemain !
Vivre intensément ma vie chaque jour, c'est l'essentiel de mes préoccupations depuis qarante ans !
J'ai découvert tôt dans ma vie qu'il ne faut pas la perdre pour la gagner, et que le bonheur est à saisir tout de suite, là, maintenant.
Les "choses à faire" sont en revanche souvent des petits poisons, des choses inutiles et obligatoires (acheter une nouvelle carte de stationnement, payer l'assurance de la maison), et elles entravent les vrais moments de bonheur.
J'ai vu tant de personnes vivre comme s'ils étaient immortels : ils prévoient leur futur comme s'ils en étaient maître, planifient leur vie pour qu'elle apporte le bonheur, tandis qu'ils passent la journée à faire les courses à la grande surface.
Ils n'ont pas compris que se faire une belle vie, c'est arranger le quart d'heure qui arrive pour qu'il soit un moment sublime.
Alors pourquoi le gaspiller à faire des choses qu'on peut remettre au lendemain ?
- C'est une question de principe, par Martin
Oui, c'est une question de principe. J'ai 86 ans. Et tout au long de ma vie j'ai décidé de ne jamais me précipiter. Quand, par mégarde, cela m'arrivait, je m'asseyais et je respirais profondément en attendant que cela se passe.
Je me suis ainsi aperçu qu'il n'y avait rien d'urgent. Quand quelque chose demandait à être réalisé dans l'immédiat, je n'en faisais rien. Le lendemain, le problème était réglé (par quelqu'un d'autre ? C'était le dernier de mes soucis ). Ou tout simplement tombé dans les oubliettes.
Au bureau, j'avais sous le coude gauche un dossier dont la couverture rouge portait en lettres capitales la mention "URGENT". J'y enfouissais des tas de documents qui, une fois par mois, terminaient leur carrière dans la corbeille. Miracle ? Je n'ai jamais été relancé à leur sujet.
A la maison, il en était de même. Néanmoins, pour le confort ou par besoin impérieux, je transgressais de temps en temps. Les petits travaux intérieurs, je les exécutais - c'est le mot - mais toujours avec retard. J'ai encore sous les yeux un travail qui n'a jamais été accompli et je n'en suis pas torturé pour autant. Je suis ennemi de la vitesse. Si en agissant rapidement (ou en roulant vite), on gagne du temps, que fait-on du temps gagné ? Rien. On le reperd bêtement.
Vive la procrastination.
J'ai vraiment un petit faible pour Martin, la sagesse !
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